Résumé de la 4e partie n Vernon Pick, bien que remis de sa piqûre de scorpion, décide d'abandonner l'expédition. Pourtant après les encouragements de son épouse, il se résout à la poursuivre, mais, avant, il achète un scintillomètre... Pourtant il décide de continuer. Pourquoi ? Il ne le sait pas. Peut-être parce qu'il a conscience que c'est sa dernière chance. Et puis, en lui infligeant ce revers, la Rivière de Boue lui a, en quelque sorte, lancé un défi. Comme si elle voulait l'empêcher d'aller plus loin. Alors pourquoi, sinon parce qu'elle défend son trésor ? Et s'il touchait au but ? Vernon Pick reprend sa route. Le soir, il s'arrête sur la rive pour bivouaquer. Il plonge son unique casserole dans l'eau de la rivière, qui a pris, depuis quelque temps, une coloration laiteuse. Il allume un feu et la fait bouillir avant de la boire, pour éviter toute maladie. Puis il grignote quelques fruits secs qu'il a pu sauver du naufrage. Le lendemain matin, des douleurs atroces le réveillent. Toutes ses articulations lui font mal. Il vomit. Il a été empoisonné, et c'est sans nul doute par l'eau de la Rivière de Boue, qui défend plus que jamais son trésor. La faire bouillir permet, certes, de tuer le microbes, mais pas d'éliminer les substances toxiques et elle en contient sûrement. Il apprendra plus tard qu'elle renferme des doses massives d'arsenic. De toute manière, il n'a pas le choix il n'a que cela à boire s'il veut continuer. Et il continue. Il progresse jour après jour. Il boit cette eau qui lui tord le ventre, mais il résiste au poison de la rivière comme il a résisté à celui du scorpion. Le 22 mars 1952, il arrive à la fin du canyon. Pour continuer, il doit escalader un éboulis. Alors que jusque-là il s'était tiré sans mal de toutes les phases d'escalade, cette fois il trébuche, tombe et roule sur plusieurs mètres, entraînant avec lui une grêle de pierres. Dans sa chute, il a lâché le sac contenant le reste de ses provisions. Il ne se soucie que du plus précieux, le scintillomètre, qu'il serre contre lui, indifférent à son propre sort. Il se cogne ainsi le front, les bras et les jambes et, lorsqu'il arrive en bas, il est en sang. Hélas, l'éboulement qu'il a provoqué se poursuit et une pierre frappe de plein fouet le scintillomètre. Il espère qu'il n'y a rien eu de grave. Mais l'appareil est irrémédiablement détérioré l'aiguille est passée de zéro au maximum. Le désespoir s'empare de lui. Le scintillomètre était son dernier espoir. Lorsqu'il a perdu son compteur Geiger, il s'était dit qu'il avait encore une chance. Maintenant il n'en a plus aucune et il n'a pas non plus assez de provisions pour revenir à Hanksville. Sa route s'arrête ici, dans un décor tout aussi solitaire et sinistre que quelques mois auparavant. Il aurait dû mourir de la piqûre du scorpion, cela lui aurait épargné des souffrances et des espoirs inutiles. Son regard tombe de nouveau sur le cadran du scintillomètre : l'aiguille est revenue à zéro. Il est surpris, car il pensait que le choc l'avait fait se bloquer définitivement. Intrigué, il reprend la pierre qui l'avait frappé, un gros caillou de couleur jaune et il l'approche de l'instrument. Instantanément l'aiguille se met à s'affoler et, lorsqu'il pose la pierre contre l'appareil, elle se bloque de nouveau à l'autre bout du cadran. (à suivre...)