Résumé de la 3e partie n Vernon Pick apprend par un vieil explorateur, que seul le scintillomètre est efficace pour découvrir de l'uranium. Il reprend tout de même son exploration et, épuisé, il s'endort. Un scorpion le pique, il croit qu'il va mourir, pourtant... La mort dans l'âme, il laisse là son compteur Geiger. Il n'emporte qu'un peu d'eau et quelques biscuits. Son retour à Hanksville crée la sensation. Tout le monde, à commencer par le vieux Billy, le croyait mort. Ce dernier est plus étonné encore lorsqu'il'apprend son aventure. — Les scorpions d'ici ne pardonnent pas. Il n'y a pas un homme sur cent qui en a réchappé. Dans sa chambre d'hôtel, Vernon Pick finit de guérir tout à fait, seul, car il n'y a pas de médecin. Il n'est pas question de nouvelle expédition : il n'a plus son compteur, il ne serait pas certain de retrouver l'endroit où il l'a laissé et, de toute manière, il n'est plus en état ni physiquement ni psychologiquement de continuer. Il renonce, du moins pour l'instant. Billy le salue chaleureusement à son départ. — Je suis content de vous avoir connu. Vous auriez mérité de réussir ! — On se reverra peut-être, mais si je reviens, ce sera avec un scintillomètre. Ce serait drôlement courageux de votre part ! — On verra. En tout cas, ce ne sera pas moi qui prendrai la décision, ce sera ma femme. Ruth était sans nouvelles de lui depuis son départ à Hanksville, il n'y a pas de téléphone, pas de bureau de poste : il n'a pu lui envoyer aucun message. Une fois passée l'émotion des retrouvailles, elle retrouve son sang-froid. Elle écoute avec calme le récit qu'il lui fait, y compris le conseil donné par le vieux Billy, C'est elle qui l'a poussé à tenter cette aventure et, s'il est toujours partant, elle ne s'y opposera pas. Vernon l'interroge sur les finances du ménage : — Combien nous reste-t-il ? — Mille dollars. — C'est juste le prix d'un scintillomètre. Si je l'achète, il ne restera plus rien. — Ce n'est pas grave. On se débrouillera. Au moins, on aura tout tenté et on n'aura pas de regrets. Vernon Pick décide tout de même de laisser passer la mauvaise saison et de partir au printemps suivant. Il met à profit cette inaction pour faire des petits travaux à droite et à gauche, afin d'accumuler le plus d'argent possible et, début mars 1952, il reprend la direction de Hanksville, avec son précieux scintillomètre, beaucoup plus perfectionné, mais beaucoup plus lourd que le compteur Geiger. Il ne pèse pas moins de huit kilos. La joie du vieux Billy fait plaisir à voir. Et Vernon aura besoin de l'encouragement moral qu'il lui apporte, car il a décidé, cette fois, de prendre beaucoup plus de risques. Il va aller bien plus loin qu'il n'a jamais été, jusqu'à la Rivière de Boue, une gorge abrupte de trente kilomètres de long qui n'a jamais été explorée par quiconque. Cette nouvelle expédition doit durer plus d'un mois, peut-être un mois et demi. C'est pourquoi il part avec quarante kilos de matériel, qu'il emporte sur son dos, en plus des huit kilos du scintillomètre. Et, au bout de dix jours, il arrive enfin devant la Rivière de Boue. Il s'y engage non sans appréhension. Il est au fond d'un lit de torrent et, en cette saison, juste après la fonte des glaces, il y a les crues soudaines. Il risque à tout instant de voir déferler des tonnes d'eau. Cela ne l'empêche pas d'avancer. Deux jours passent encore. A mesure qu'il progresse dans la Rivière de Boue, celle-ci prend de l'importance. Elle court en bouillonnant, formant parfois de véritables cascades. En traversant un gué particulièrement difficile, il glisse et roule dans les eaux. Son sac s'ouvre : il perd la moitié de ses provisions. Il réussit quand même à se hisser sur la rive. Il fait l'inventaire de ce qui lui reste et c'est catastrophique : il n'a plus assez de vivres pour rejoindre Hanksville. (à suivre...)