Condensé n Sur la route de Attatba en partant de Blida, une route à gauche, mal bitumée et donc anodine, mène vers un centre d'habitation à l'extrême limite nord de la commune de Blida. Cette bourgade de près de 5 000 habitants a fait l'objet d'une visite officielle, mercredi dernier, de Ouadhah Hocine, wali de Blida, accompagné de nombre de directeurs centraux, de présidents d'Apw et d'Apc ainsi que du chef de la daïra de Blida. Tous les problèmes spécifiques – habituels désormais – à ce genre d'agglomération ont été passés en revue en présence de la population locale. Transport, soins, éducation, logement, emploi, réseau d'Aep et communication ont été abordés et présentés au wali. Ce dernier ne se laissera pas conter et tiendra un discours où la mise en garde, à chaque fois ferme, s'adressera tantôt aux responsables tantôt aux habitants. «Que des citoyens se présentent pour se faire délivrer des autorisations pour le transport en commun ?», dira-t-il à quelques parents qui se lamentaient de la mainmise des chauffeurs clandestins. Un homme d'âge avancé assurera qu'un cartel de chauffeurs assurant le transport clandestin interdit toute «normalisation» du secteur. Les habitations sur les berges de l'oued ainsi que l'habitat précaire semblent vivre leurs derniers jours puisqu'il sera assuré au wali que 147 habitations recensées, sont appelées à être détruites dès la distribution du quota. Le wali dira : «Les habitants doivent veiller à la non-prolifération de l'habitat précaire, qu'ils soient, eux-mêmes, les vigiles afin que la distribution ne se fasse pas au détriment des citoyens qui patientent depuis des années.» Tout au long du périple effectué à pied dans les ruelles et chemins du centre de Maramane, le wali et la délégation qui l'accompagnait, découvriront la pauvreté de l'habitat rural dans un centre habité notamment par les réfugiés de plusieurs wilayas fuyant leurs villages durant la décennie noire. Haouch Martane, Sidi Moussa sont d'autres lieux de ce vaste centre oublié dans la plaine de la Mitidja. Le collège ainsi que l'école permettront de confirmer davantage les «libertés» prises par certaines personnes : absentéisme des enseignants, une salle de classe servant de cantine à l'école Hasnaoui. Dans cette même école, le wali est attiré par le stationnement d'un véhicule sous le préau, lieu réservé aux enfants. Le directeur sera sommé de procéder à son enlèvement. «L'école est un lieu d'apprentissage et d'éducation», dira notamment le wali qui a été outré, dès l'entrée dans l'enceinte, par l'aspect vestimentaire du gardien. Des enseignantes et des employées, bénéficiaires de postes d'emploi de jeunes et/ou de filet social, profiteront de cette visite du wali pour se plaindre de leur statut.