Trois des principaux pays européens pratiquant le secret bancaire, Suisse, Luxembourg et Autriche, se réunissent ce dimanche en vue d'adopter une stratégie commune avant le G20 de Londres pour défendre cette pratique de plus en plus mise en cause avec la crise financière. La Suisse est particulièrement dans le collimateur des grands pays de l'Union européenne, mais aussi des Etats-Unis. En février, la banque suisse UBS a été contrainte de livrer à Washington les noms de quelque 300 clients américains soupçonnés de fraude fiscale et de payer une amende de 780 millions de dollars. Et le fisc exige que les noms de 52 000 clients supplémentaires lui soient livrés. L'Allemagne et la France, qui se plaignent de voir de riches contribuables échapper ainsi à l'impôt, ont proposé cette semaine que les pays du G20 mettent fin à leurs conventions bilatérales avec les pays jugés «non coopératifs». Face à cette pression, la Suisse, l'Autriche et le Luxembourg sont désormais prêts à lever un coin du voile, en acceptant d'aider à mieux sanctionner les abus.. Mais tout en se défendant de l'accusation d'être des paradis fiscaux, ils refusent l'abolition du secret bancaire. «Le secret bancaire fait partie de notre mentalité sociale, de notre conception de la protection de la sphère privée», considèrent-ils.