Intérêt n L'Algérie compte plus de 900 communes rurales. Cela explique peut-être le quota important réservé au logement rural. Le logement rural constitue un élément important dans le cadre de la politique de renouveau rural engagée par le gouvernement. D'ailleurs, le quota réservé à ce genre de logement dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009 est plus important par rapport aux quotas destinés aux autres formules de logements (social, LSP, location-vente, promotionnels) inscrits dans ce programme. Ceci reflète clairement l'importance accordée par le gouvernement à l'amélioration de la cadence de réalisation de logements dans les milieux ruraux, longtemps «tenus à l'écart» des projets de développement. A cela, il faut ajouter les programmes complémentaires de construction de l'habitat rural destinés aux régions du Sud et des Hauts Plateaux. Ainsi, sur les 1 034 566 logements inscrits, 394 238 sont destinés exclusivement à l'habitat rural, ce qui représente 38% du programme. Cette tendance à encourager le logement rural est dictée par plusieurs facteurs. Les études des spécialistes relèvent qu'en Algérie, la plupart des communes sont des municipalités rurales (900 communes sur 1 541). Et sachant que l'amélioration de l'accès au logement rural constitue la pierre angulaire de tout développement durable des campagnes, il est évident que la priorité soit donnée à ce type de logement. Par cette stratégie, le gouvernement veut aussi faire face au phénomène de l'exode rural, particulièrement exacerbé par la période de terrorisme traversée par le pays. Le manque de sécurité dans les campagnes avait poussé les populations de plusieurs régions à déserter leurs terres et à s'installer à la périphérie des villes. Cependant, la situation sécuritaire n'explique pas tout. D'autres facteurs d'ordre socioéconomique, comme le chômage et la malvie, ont également contribué à la hausse du phénomène. L'amélioration du cadre de vie dans les zones reculées pour fixer les populations dans leurs contrées passe donc par la facilitation de l'accès au logement. Un défi que l'Etat s'attelle à relever. D'ailleurs, l'augmentation du nombre d'aides publiques au logement rural, attribuées aux jeunes mariés ou célibataires dans les zones rurales, n'est pas fortuit et s'inscrit dans cette stratégie. «Aujourd'hui, chaque jeune ayant plus de 19 ans et ayant répondu aux conditions exigées, peut en bénéficier», affirme un élu local chargé d'une commission sociale dans une APC de la wilaya de Tizi ouzou. Il est clair que dans les villages qui sont de plus en plus désertés par les jeunes qui ne «tiennent pas vraiment à la terre», l'attribution de ce genre d'aides permettra à nombre d'entre eux de renoncer à l'idée de partir.