Le développement socio-économique de la commune d'Aït Yahia Moussa tarde à s'amorcer en dépit des nombreux projets dont elle a bénéficié ces dernières années. Cela fait 37 ans depuis que cette bourgade a été promue, par décret présidentiel, au statut de commune. Mais, toutes ces années n'ont pas pu changer grand-chose au quotidien d'une population estimée à plus de 20 000 âmes. Elle demeure toujours, à l'instar des localités cloitrées au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, une commune pauvre, déshéritée et dépendante entièrement des subventions de l'Etat. Ses 39 villages, éparpillés sur un territoire de 70 000 km2 constitués de massifs et de reliefs accidentés fortement boisés, font face à des innombrables difficultés. Plusieurs habitations, en effet, sont inaccessibles du fait de l'absence de voies de communication. Aussi, les habitants, sont-ils contraints quotidiennement de parcourir des kilomètres pour se soigner, sachant que seule une polyclinique dépourvue de tous moyens, existe dans cette commune. La pauvreté, parfois caractérisée, touche de nombreuses familles et la carte sociale établie l'an dernier ne peut que confirmer cette réalité. Le nombre des démunis sociaux est de 2600 personnes. Le chômage atteint des proportions alarmantes et à Aït Yahia Moussa, le phénomène touche à la fois les jeunes et les pères de familles. Selon le 2ème vice-président de l'APC, la commune est déficitaire depuis cinq ans. « Depuis 2003, la commune traîne un déficit de 2,5 milliards », précise notre interlocuteur. Cependant, les projets ne manquent pas, mais la plupart n'ont pas pu sortir des tiroirs. Parmi ces projets, on peut citer la bibliothèque communale avec une enveloppe financière de 1,4 milliard de centimes, une crèche (1,1 milliard), une salle omnisport (900 millions), un foyer de jeunes (450 millions) et un nouveau collège. De tous ces projets, seul le nouveau siège de l'APC dont la première tranche a été débloquée, a démarré. Les travaux de terrassement et les murs de soutènement ont été lancés. Par contre, les autres projets butent sur les oppositions citoyennes, les choix de terrain et autres difficultés financières. C'est le cas par exemple de celui relatif à l'aménagement des trottoirs qui devait se réaliser il y a deux ans. Le programme des 100 locaux n'a pas vu le jour. « Les travaux sont suspendus pour les 35 premiers locaux en raison de la résiliation du contrat avec l'entreprise réalisatrice, et les 47 autres attendent l'enquête du CTC concernant l'assiette de terrain », affirme ce responsable. Les raisons de ces retards selon lui, sont liées aux choix de terrains et parfois des oppositions Il y a aussi les avis d'appels d'offres infructueux à cause des offres dépassant l'enveloppe d'un projet. Le manque d'entreprises dans la région et l'augmentation des prix des matériaux de construction sont également à l'origine des retards. La majorité de ces projets date de 2003. Toutefois, les responsables locaux au même titre que les citoyens, savent pertinemment que le lancement de ces projets en souffrance rendra beaucoup de services à la localité. A commencer par les postes d'emplois directs ou indirects, que ces projets vont générer au profit de la main-d'œuvre locale.