Résumé de la 25e partie n Haydock donne son avis sur les femmes du Sans Souci, seule Sheila est à son goût... Les boissons commandées et les trois hommes installés sous la véranda du clubhouse, le capitaine Haydock répéta sa question : — Qu'est-ce qu'elle a qui vous inquiète ? — C'est cet Allemand ! jeta le major avec une fureur contenue. Elle le voit trop. — Vous voulez dire qu'elle en pince pour lui ? Ouais, ça n'est pas bon, ça. Remarquez que, dans son genre, il n'est pas mal. Mais il faut y mettre le holà. Vous m'entendez, Bletchley : il faut y mettre le holà. On ne peut pas tolérer des trucs pareils. Ce n'est pas du commerce avec l'ennemi, mais c'est tout comme. A se demander où ces filles ont la tête ! Ce ne sont pourtant pas les beaux gosses qui manquent en Angleterre ! — Sheila est une fille bizarre, observa le major. Elle se met de temps en temps à faire la tête, et elle n'adresse pratiquement plus la parole à personne. — C'est son sang espagnol, diagnostiqua le vieux marin. Son père était à moitié espagnol, non ? — Je ne sais pas. Mais ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il s'agit d'un nom espagnol. Haydock jeta un coup d'œil à sa montre. — Ça va être l'heure des nouvelles. On ferait mieux de rentrer et d'écouter la radio. Le bulletin d'informations était maigre et n'apportait guère plus que ce qu'avaient annoncé les journaux du matin. Après avoir applaudi aux plus récents exploits des aviateurs – des types de première, courageux comme des lions –, le capitaine de frégate passa à l'exposé de sa thèse de prédilection : tôt ou tard, les Allemands tenteraient de débarquer. Où donc ? A Leahampton, bien sûr ! Son argument principal résidait dans l'insignifiance même de la petite station balnéaire : — Rendez-vous compte qu'il n'y a pas ici une seule pièce de DCA ! rugit-il. C'est scandaleux ! L'argumentation n'eut pas le temps d'être développée, car Tommy et le major devaient se dépêcher de rentrer à Sans Souci pour le déjeuner. Le capitaine n'en invita pas moins Tommy à venir au plus tôt visiter sa maison, Le Repos du contrebandier : — Une vue du tonnerre de Zeus... Une plage pour moi tout seul... Et une maison équipée de tous les trucs et les bidules imaginables pour vous simplifier l'existence. Amenez-le, Bletchley. On convint que Tommy et le major iraient le lendemain soir prendre un verre au Repos du contrebandier. Un grand calme tomba sur Sans Souci après le déjeuner. Mr Cayley, suivi comme son ombre par son épouse dévouée, monta dans sa chambre «s'étendre un peu». Miss Minton emmena Mrs Blenkensop à l'ouvroir où l'on s'affairait à confectionner des colis pour le front. Mr Meadowes descendit d'un pas tranquille jusqu'à Leahampton. Le long de la plage, il acheta des cigarettes, s'arrêta chez Smith pour y prendre le dernier numéro de Punch, puis, non sans avoir semblé quelque peu hésiter, monta dans un bus qui annonçait comme destination «Ancienne jetée». (à suivre...)