Résumé de la 133e partie n Le capitaine Haydock démasque Tuppence, en lui apprenant que Tony Marsdon est un agent double et que l'histoire du parachute est une mise en scène... Vous avez gobé sans broncher notre histoire de parachute. — Je ne vois pas à quoi rimait cette mise en scène ! — Non ? Nous ne souhaitons pas que vos amis puissent trop facilement retrouver votre trace, figurez-vous. Encore que, la retrouveraient-ils, ça ne les mènerait qu'à Yarrow, et à un homme au volant d'une voiture. Le fait qu'une infirmière qui ne vous ressemble pas pour deux sous soit arrivée à pied à Leatherbarrow entre 1 et 2 ne court guère le risque d'être rapproché de votre disparition. — Très ingénieux, commenta Tuppence. — J'admire votre sang-froid, répliqua Haydock. Je vous assure, je l'admire énormément. Je regrette d'avoir à employer avec vous des méthodes coercitives... Mais il nous est vital de savoir avec précision tout ce que vous avez pu découvrir à Sans Souci. Tuppence s'abstint de répondre. — Je ne saurais trop vous conseiller de vous mettre à table, poursuivit Haydock d'une voix tranquille. Entre autres appareils variés, la roulette est un des instruments les plus efficaces que prodigue un cabinet dentaire... Tuppence se contenta de lui jeter un regard méprisant. Haydock se carra dans son fauteuil. — Oui... Je reconnais que vous ne manquez pas de courage. C'est le cas, en général, des femmes de votre type racial. Mais que faites-vous de l'autre partie du tableau ? — À quoi faites-vous allusion ? — Je parle de votre mari, Thomas Beresford, qui séjournait récemment à Sans Souci sous le pseudonyme de Mr Meadowes et qui, à l'heure qu'il est, se morfond dans ma cave, ficelé comme un saucisson. Je ne vous crois pas s'écria Tuppence. — À cause de la lettre de Penny Dirondelle ? N'avez-vous pas encore compris qu'il s'agissait seulement d'une manière de chef-d'œuvre de notre jeune ami Antony ? Il faut avouer qu'en lui confiant votre code confidentiel ; vous vous livriez à lui pieds et poings liés. — Alors Tommy..., fit Tuppence d'une voix qui tremblait. Alors Tommy... — Tommy, coupa le capitaine Haydock, est là où il n'a jamais cessé d'être - entièrement à ma merci. Maintenant, tout dépend de vous. Si vous répondez comme il faut à mes questions, il aura encore une chance. Sinon... je serai forcé d'en revenir à ce que j'avais prévu de prime abord. On l'assommera, on l'embarquera au large et on le jettera par-dessus bord. Tuppence réfléchit, puis : — Que voulez-vous savoir ? — Je veux savoir à quel service vous appartenez. Je veux savoir par quel moyen vous communiquez avec votre contact, ou vos contacts. Je veux savoir ce qu'il y avait dans vos rapports. Je veux savoir ce que vous savez... Tuppence haussa les épaules. — Je pourrais vous débiter n'importe quels bobards. — Vous ne le ferez pas. Parce que je vais vérifier la moindre de vos paroles. (à suivre...)