Résumé de la 117e partie n Haydock demande à Tommy ses dernières volontés, vu qu'il a l'intention de le droguer puis de le jeter à la mer quand la navette qu'il attend arrivera... Comme vous voudrez, acquiesça Haydock. Si cependant vous voulez envoyer un message à votre.., à votre amie, nous nous arrangerons pour qu'elle le reçoive. Ainsi, malgré tout, Haydock était quand même désireux d'en savoir davantage sur ce mystérieux Mr Meadowes. Eh bien c'était parfait. Tommy le laisserait sur sa faim. Il secoua la tête. — Non. Rien, vraiment. — C'est donc une affaire entendue. Affichant l'indifférence la plus complète, Haydock fit un signe à Appledore qui s'empressa de remettre en place cordes et bâillon. Les deux hommes sortirent, verrouillant la porte derrière eux. Abandonné à ses réflexions, Tommy ne se sentit pas l'humeur au beau fixe. Il lui fallait affronter la perspective d'une mort qui se rapprochait à grande vitesse. Et il n'avait en outre aucun moyen de laisser, comme le Petit Poucet, des indices permettant d'arriver à ce qu'il avait découvert. Son corps était sans force, son cerveau singulièrement engourdi. Il se demanda s'il aurait pu mettre à profit la proposition de transmettre un message. Peut-être que si son cerveau avait réagi plus vite... Mais il n'entrevoyait aucune solution efficace. Évidemment, Tuppence était toujours dans le coup. Mais que pourrait faire Tuppence ? Comme Haydock venait de le souligner, on n'établirait aucun rapport entre la disparition de Tommy et le vaillant capitaine de frégate. Tommy avait quitté Le Repos du contrebandier en parfaite santé. Il y aurait les déclarations de deux témoins irréprochables pour le confirmer. Si Tuppence soupçonnait quelqu'un, ce ne serait certainement pas Haydock. Et d'ailleurs, pourquoi soupçonnerait-elle qui que ce soit ? Elle devait le croire en train de suivre une piste... Bon Dieu de bois ! Si seulement il s'était mieux tenu sur ses gardes !... Il y avait un rai de lumière dans la cave. Il provenait d'une plaque perforée, proche du plafond voûté, dans un coin. S'il parvenait à libérer sa bouche, il pourrait crier pour appeler à l'aide. Et quelqu'un pourrait l'entendre, encore que cela paraisse bien improbable. Pendant une demi-heure, il s'acharna sur les cordes qui l'enserraient pour essayer de les détendre et tenta de venir à bout du bâillon en le mordant. Mais ce fut peine perdue : ceux qui l'avaient ligoté connaissaient leur métier. Tommy estimait qu'on se trouvait à la fin de l'après-midi, et il pensait que Haydock était sorti. D'au-dessus de sa tête ne lui parvenait aucun bruit. Ce maudit Haydock était probablement parti jouer au golf et ne manquerait pas d'alimenter les conversations du clubhouse par ses commérages sur la disparition de Meadowes ! «Je l'ai eu à dîner avant-hier soir, dirait le capitaine. Il m'a paru tout ce qu'il y a de normal. Et puis voilà, il s'est volatilisé dans la nuit...» (à suivre...)