Résumé de la 61e partie n Tuppence se propose de fouiller la chambre de Mrs Perenna au moment du déjeuner. Et Tommy va surveiller la Polonaise qui discutait avec Karl... ll entendit soudain la voix tonitruante du capitaine Haydock, qui le hélait du volant de son cabriolet : — Salut, Meadowes, je vous dépose quelque part ? Tommy accepta avec empressement l'offre qui lui était faite et se glissa à côté du conducteur. — Alors, vous lisez ce torchon ? remarqua Haydock après un coup d'œil à la couverture écarlate de l'Inside Weekly News. — Un affreux torchon, concéda Tommy. Mais de temps en temps, ils donnent vraiment l'impression de savoir ce qui se passe dans les coulisses. — Oui, mais, de temps en temps aussi, ils se fourrent le doigt dans l'œil. — Ça, c'est exact. Le marin se lança dans un virage hasardeux autour d'un terre-plein et évita de peu la collision avec un poids lourd. Ce qui se passe, reprit-il, c'est que, quand ces voyous ont raison, on s'en souvient. Et que, quand ils se trompent, on l'oublie. — Vous croyez, demanda Tommy, qu'il y a quelque chose de vrai dans cette rumeur selon laquelle Staline serait entré en contact avec nous ? — Ça, mon garçon, c'est prendre ses désirs pour des réalités. Les Russkoffs sont aussi malhonnêtes que Satan, et ils l'ont toujours été. Il ne faut pas leur faire confiance : voilà ce que je dis. J'ai entendu dire que vous aviez été malade. — Oh ! une poussée de rhume des foins. Comme toujours à cette période de l'année. — Oui, bien sûr. Je n'en ai jamais souffert moi-même, mais j'avais un camarade qui y était sujet. Il se retrouvait au lit tous les ans pile au mois de juin. Vous vous sentez assez remis pour une partie de golf ? Tommy répondit que cela lui plairait bien. — Parfait ! Qu'est-ce que vous diriez de demain ? Attendez un peu : il faut que je participe à une réunion sur ces histoires de parachutrucs. On parle de lever un corps de volontaires locaux – excellente idée, si vous voulez mon avis. Il est grand temps que tout le monde s'y mette. Par conséquent, qu'est-ce que vous diriez d'un parcours vers 6 heures ? — Merci infiniment. Ce serait parfait. — Bon. Eh bien, c'est décidé. Le capitaine freina sans douceur devant la grille de Sans Souci. — Et comment va la belle Sheila ? demanda-t-il. — Pas mal, je crois. Je ne l'ai pas beaucoup vue. Haydock hennit de rire. — Pas autant que vous l'auriez voulu, je parie ! Jolie fille, je suis le premier à le reconnaître, mais un caractère de cochon. Et puis elle voit beaucoup trop cet Allemand. Franchement antipatriotique, ça. Je comprends qu'elle n'ait rien à faire de vieux croûtons comme nous, mais quand même, dans nos forces armées du coin, ça ne manque pas de beaux gars. Quel besoin a-t-elle de s'enticher d'un foutu Schleu, je vous le demande ? C'est le genre de trucs qui me rendent enragé ! (à suivre...)