Littérature Une nouvelle génération d?écrivains algériens écrit pour donner un aperçu de sa réalité. En France, chaque année, le Centre national du livre invite des écrivains d?un pays à présenter leurs travaux aux lecteurs français. Il organise des conférences débats à travers toute la France, sous le nom «Les belles étrangères» (les belles littératures étrangères), où les auteurs offrent le meilleur de leur production. 2003, qui coïncide avec l?Année de l?Algérie en France, a été consacrée aux écrivains algériens. 13 jeunes auteurs ont été invités pour représenter la nouvelle littérature algérienne. Parmi eux Mohammed Sari, Sofiane Hadjadj, H?mida Ayachi? Ces derniers étaient les invités, lundi, du café littéraire de la Bibliothèque nationale. Ils ont fait le bilan de leurs activités en France. Cette rencontre a été l?occasion de donner un aperçu de la réalité de l?Algérie car, d?après ces écrivains, «l?image de l?Algérie a été salie par les médias français». D?ailleurs «la plupart des débats n?étaient pas littéraires mais plutôt politiques», souligne Amine Zaoui qui ajoute que «60% de leurs questions tournaient autour de la démocratie et de la liberté d?expression». Le point positif de ces rencontres a été le dépassement du «faux problème de la langue». En effet, les écrivains de langue arabe ont activé aux côtés d?écrivains de langue française «sans aucun complexe». Il y avait un climat de tolérance. «Les Français ont accepté cette différence de langue», note Mohammed Sari. Et puis, la langue n?est qu?un moyen de communication. «Il n?était pas question d?opposer l?arabe au français, mais plutôt de rapprocher les gens et leur permettre de se découvrir et de briser les idées préconçues», déclare Sofiane Hadjadj. Selon ce dernier, ce qui a fait l?originalité de cette manifestation c?est qu?elle a présenté la nouvelle génération d?auteurs algériens vivant en Algérie, très proches de la réalité de leur pays, contrairement à l?ancienne génération connue en France, et qui vivait loin de son pays. La leçon à retenir de cette manifestation, d?après Mohammed Sari, c?est qu?«on peut activer même avec le minimum de moyens, l?essentiel est d?avoir la volonté». Enfin, Amine Zaoui a signalé l?absence de rencontres avec les écrivains français. «Leur présence aurait enrichi le débat lors des conférences.»