Résumé de la 1re partie n Le roi, amateur d'énigmes, en proposait quelquefois à ses sujets qui devaient les résoudre sous peine de perdre la vie. Le charbonnier, dont une des filles est renommée pour son intelligence, en trouve une… Le charbonnier était perplexe : d'un côté il avait peur qu'en révélant l'existence et surtout l'intelligence de sa fille, le roi ne la soumît à de nouvelles et peut-être dangereuses épreuves, mais de l'autre il craignait que le roi, découvrant qu'il avait menti, ne tirât de lui un terrible châtiment. A la réflexion il jugea qu'il était préférable de dire la vérité : — II est vrai, Sire, dit-il. — Qui est-ce ? — Une fille, dit le charbonnier évasivement. — Une fille ? Alors je veux l'épouser. Le charbonnier donna des signes d'affolement. — Eh bien, s'écria le roi, qu'attends-tu pour me dire où se trouve cette fille ? — C'est que, dit le charbonnier en bégayant... elle est trop jeune... et... de toute façon... indigne de vous. — Indigne ?... la fille qui t'a tiré d'un si mauvais pas ? — C'est que… — Eh bien, quoi ? Le charbonnier hésita, puis précipitamment : — C'est ma fille !... Vous n'allez pas épouser la fille d'un charbonnier ? — Si fait ! dit le roi. Tu diras à ta fille de se préparer. Je lui donne tout le temps... la valeur de mon arbre, ajouta-t-il en riant. Dans douze mois exactement, mes hommes viendront la chercher et je l'épouserai. Le charbonnier, pensant que la dernière proposition du roi n'était que lubie de prince, s'en désintéressa et finit par l'oublier. Mais douze mois jour pour jour après la réunion au palais, les hommes du roi se présentèrent avec une caravane chargée de cadeaux princiers. Leur maître les avait chargés de les remettre à sa fiancée et aussi de venir lui rapporter si la future reine était belle. — Et surtout, avait-il dit, surtout écoutez bien ce qu'elle vous dira et venez me le redire exactement, ou sinon… En cours de route les serviteurs avaient trouvé les présents du roi si abondants et si précieux qu'ils en avaient prélevé une partie pour eux-mêmes. Ils ne virent en arrivant que les sept filles du charbonnier, dont six étaient occupées à se pomponner, à se farder et à se mirer dans les glaces. La septième s'affairait pour les recevoir dignement. Les serviteurs, ne voyant qu'elles à la maison, demandèrent : — Où est votre père ? — Il est allé mettre de l'eau dans de l'eau, dit la plus jeune. Les serviteurs se regardèrent. — Où est votre mère ? — Elle est allée voir ce qu'elle n'a jamais vu. — Vos frères ? — Ils sont allés donner des coups et en recevoir. Les serviteurs du roi étaient effarés. Ils ne comprenaient rien aux paroles de la jeune fille ; certains se demandaient même si elle avait toute sa raison, mais ils se rappelèrent les ordres du roi et prirent soin de bien retenir tout ce qu'ils venaient d'entendre, afin de le rapporter fidèlement. Ils remirent alors les présents que leur maître leur avait confiés. (à suivre...)