Résumé de la 1re partie n Le charbonnier soumet l'énigme du roi à sa fille Thassadith qui en lui donne la solution... Le jour fatidique arrive et le charbonnier se rend auprès du roi, le cœur serré et en proie au doute. N'ayant point d'autre réponse que celle trouvée par sa fille cadette, il la lui livre. Le roi s'exclame : «Bon ! Bon ! Voici que ta tête et celle de ta fille sont épargnées ! Pour te témoigner ma satisfaction, je te demande la main de cette fille à l'esprit si fin.» Perplexe, le charbonnier n'en croit pas ses oreilles. Il hésite un peu et finit par lui avouer ses craintes : «Sire, ma fille est bien trop jeune et trop humble pour toi. Comment un roi aussi puissant daignera-t-il regarder la fille d'un misérable charbonnier ?» Déterminé et impatient, le roi décrète : «C'est décidé, je la veux ! Dans douze mois, j'enverrai à ma fiancée les offrandes du mariage. Tâche de préparer ta fille à cet événement.» Le charbonnier, encore sous l'effet de la surprise, retrouve difficilement ses forces pour rentrer chez lui. Il ignorait de quelle manière prendre la chose. Fallait-il se réjouir de la nouvelle ou s'en inquiéter ? La fantaisie du roi, ses désirs extravagants et son humeur lunatique étaient bien connus de tous. Thassadith, assez étonnée par la nouvelle, considère malgré tout sérieusement la proposition du roi et se prépare peu à peu à devenir l'épouse de cet homme si singulier. Les douze mois fixés s'écoulent. Le charbonnier attend avec impatience et anxiété à la fois les messagers du roi. Il fait de son mieux pour les recevoir dignement. La modeste demeure voit arriver dix-sept serviteurs, chargés de somptueux présents destinés à la fiancée ravie par la magnificence des cadeaux envoyés par le roi. Elle fait montre d'une grande hospitalité et sait se rendre agréable avec ses invités. Ces derniers ne cessent de l'observer ainsi que leur roi le leur avait ordonné. Or, durant leur périple, les serviteurs, jaloux de la fiancée et estimant qu'elle ne méritait pas toutes les largesses du roi, se sont emparés d'une partie des présents. Intuitive, la fine Thassadith le devine. Néanmoins, elle les reçoit honorablement et feint de ne rien remarquer de leurs fâcheux agissements. Elle les prie de goûter à son thé. Autour de la table, l'un des émissaires du monarque demande à la jeune fille : «Où est donc passé ton père ? Il est allé mettre de l'eau dans l'eau ! répond-elle. Et ta mère, où est-elle ? demande-t-il encore. Elle est allée voir ce qu'elle n'a jamais vu ! répond Thassadith.» Aucun des hommes du roi ne comprend quoi que ce soit aux propos de la jeune fille. Ils leur semblent même sarcastiques et méprisants. Cependant, ils ne disent rien. Bientôt, la famille est au complet. Thassadith décide de servir le dîner qu'elle avait préparé. Elle présente un succulent couscous au poulet. Elle coupe avec une remarquable délicatesse les morceaux de viande et les distribue soigneusement : elle offre à son père la tête du poulet et quelques morceaux de la poitrine. A sa mère elle donne le dos et partage le reste de poitrine entre ses deux frères. Ses sœurs reçoivent les ailes, quant aux serviteurs, elle leur offre les pattes. Elle partage le reste des poulets de la même manière. Les invités échangent des regards étonnés mais se gardent bien de tout commentaire. Tous passent une bonne soirée. A suivre Conte marocain