Déguisement n Depuis ce jour, la jeune fille est surnommée Peau d'Âne. Alors qu'on louait auparavant sa beauté, on se met à fuir à son approche. Autrefois, vivait une pauvre orpheline. Elle était très jolie, mais sa belle-mère la détestait. Il est vrai qu'elle est très laide et qu'à chaque fois qu'on voit sa belle-fille, on ne manque pas de faire son éloge. Quant à elle, elle a beau revêtir de belles robes et porter des parures, on ne la regarde même pas. Elle frappe la jeune fille, elle l'habille de hardes. Puis, un jour, un âne étant crevé, elle récupère sa peau, l'arrange et la lui donne. — Désormais, lui dit-elle, tu ne porteras plus que cette peau, en guise de vêtements ! — Mais cette peau est malodorante ! — Tu n'auras plus que cette peau ! De ce jour, la jeune fille est surnommée Peau d'Âne. Alors qu'on louait auparavant sa beauté, on se met à fuir à son approche. — C'est Peau d'Âne ! C'est Peau d'Âne ! On s'écarte de son chemin et les enfants lui jettent des pierres. Va-t-en ! Va-t-en ! Sa marâtre est contente : au moins, plus personne ne l'adule. Cependant, l'orpheline, bien qu'habituée aux mauvais traitements n'arrive plus à supporter les persécutions qu'on lui fait subir. « Tout le monde me fuit, tout le monde me déteste. Je n'ai plus rien à faire dans ce pays où je ne connais que la souffrance !» Alors, elle décide de partir. Comme elle n'a pas d'autres vêtements, elle garde sa peau d'âne. Un jour, elle passa par un sentier et aperçoit un foyer, avec un plat en terre pour cuire la galette. Le foyer est un simple trou avec trois pierres autour. «Quelqu'un a abandonné ce foyer, se dit-elle, il faut le garder tel quel, quelqu'un d'autre pourrait l'utiliser !» Elle enjambe le foyer, préférant s'écorcher aux ronces plutôt que le détruire. Elle allait continuer son chemin quand elle entend une voix : «Tu es vêtue d'une peau d'âne mais tu es très bonne ! Tu as préservé mon foyer et mon plat pour cuire le pain !» Aussitôt une femme apparaît, accompagnée d'enfants. Peau d'Âne a peur. — Ne t'inquiète pas, je suis une djennia, un génie femelle, mais je ne te ferai pas de mal. Tu as respecté mon foyer, alors qu'un autre l'aurait détruit et m'aurait privée, ainsi que mes enfants, de pain. Dis-moi, où vas-tu ainsi ? Peau d'Âne lui raconte sa vie. — Va, lui dit-elle, la terre de Dieu est large ! Mais avant de la quitter, la djennia lui remet quelque chose. — C'est une bague magique. Il suffit de la tourner dans ton doigt, elle exaucera tous tes souhaits. Et quand tu veux faire disparaître quelque chose, il faut la tourner en sens inverse. — Je te remercie, dit la jeune fille. Elle glisse la bague à son doigt et s'en va. (à suivre...)