Résumé de la 3e partie n La jeune fille s'adresse au chef des serviteurs auquel elle demande de rapporter ses dires au roi : qu'il manque des étoiles au ciel, de l'eau à la mer et à la perdrix du duvet. Les serviteurs étaient admiratifs et se félicitaient que la jeune fille, du moins, n'ôte pas remarqué les larcins qu'ils avaient faits sur les cadeaux qui lui étaient destinés. — C'est tout ? demanda le roi. — Il y a une dernière chose, dit le chef des serviteurs. Avant de nous donner congé, la jeune fille nous a enjoints de vous répéter ses paroles exactement. — Lesquelles ? — Elle a dit de vous dire qu'au ciel il manquait des étoiles, à la mer de l'eau et à la perdrix du duvet. — Misérables ! s'écria le roi. Qu'avez-vous fait de mes présents ? Le chef des serviteurs devint blême. — Nous les avons remis, dit-il. — Vous avez tout remis ? cria le roi. Les serviteurs, se voyant pris, se prosternèrent dans la poussière pour demander pardon à leur maître. — En prélevant des émaux sur les bijoux de la jeune fille, dit le roi, vous avez enlevé à son ciel des étoiles. En prenant une partie des parfums, vous avez puisé de l'eau dans la mer. En vous appropriant des étoffes d'or et de soie, vous avez dénudé de duvet ma colombe !... Debout ! dit-il. Je ne veux pas ternir de votre châtiment le souvenir de ce jour. Et il leur pardonna. Peu de temps après, le roi célébra son mariage. Les fêtes durèrent sept jours et sept nuits. Le charbonnier vit sa condition changer du jour au lendemain. II avait peine à croire au miracle qui faisait de lui le père de la reine. Le roi, quant à lui, était tout à la joie d'avoir dans son palais une épouse qui pourrait lui donner la réplique et jouer à armes égales avec lui au jeu des énigmes et des propos allégoriques. Mais en même temps, il appréhendait qu'un jour la reine ne finît par avoir sur lui le dessus. Aussi la mit-il en garde dès le premier soir : — Je sais que de tous les hommes, de toutes les femmes qui habitent mon royaume, tu es la seule à pouvoir, le cas échéant, me damer le pion. Mais je t'avertis : je suis le roi et jamais je n'admettrai que ta parole ait barre sur la mienne, en quelque occasion que ce soit. Si cela devait arriver un jour, rappelle-toi bien : ce jour-là sera le dernier que tu auras passé ici, car tu sortiras de ce palais pour n'y plus jamais revenir. — Je m'en souviendrai, dit-elle. A quelque temps de là, la reine, étant sortie prendre le frais sur une des hautes terrasses du palais, entendit la conversation des deux hommes qu'elle ne voyait pas dans la rue. L'un d'eux contait à l'autre sa dernière mésaventure : — Je viens, lui disait-il, d'arriver dans cette ville, où je suis étranger. J'y venais monté sur un jeune poulain que je venais d'acheter. En chemin, j'ai rattrapé un homme qui lui-même se dirigeait ici sur sa mule et nous avons fait route ensemble plusieurs jours. Pendant tout ce temps, il n'a pas cessé de prodiguer ses soins à mon poulain et à sa mule, il les a tellement familiarisés l'un à l'autre qu'à la fin les deux animaux ne pouvaient plus se quitter. En arrivant devant la porte de la ville, il me dit qu'il était très fatigué par le long voyage que nous venions d'accomplir et me demanda de rentrer dans la cité chercher des logements, pendant qu'il resterait là pour garder nos montures. J'y allai et trouvai deux maisons, fort convenables et de plus, contiguës. (à suivre...)