Résumé de la 1re partie n Byrd s'est fixé comme objectif d'établir que le continent antartique est pénétré de deux baies et qu' il existe un passage entre elles... La base possède une installation électrique, dont la puissance est celle d'une petite ville, une installation complète de radio et de transmission, un service d'aviation doté d'une équipe de techniciens et de plu-sieurs ateliers, quatre tracteurs, près de cent cinquante chiens possédant chacun leur niche capitonnée, une station météorologique de premier ordre, un laboratoire muni de tout ce qu'il faut pour faire des recherches dans vingt-deux disciplines, une ferme-laiterie, avec quatre têtes de bétail, un hôpital possédant une salle d'opération, un observatoire astronomique, une bibliothèque et même un cinéma diffusant des films sonores, ce qui est alors le dernier cri de la technique. Avec de tels atouts, comment l'expédition ne serait-elle pas un succès ? Elle s'est fixé pour objectif de faire des observations météorologiques beaucoup plus au sud, à cent quatre-vingts kilomètres de là, à un endroit où jamais n'ont vécu les hommes. C'est aisni qu'à la mi-mars 1934, un convoi part en direction du sud. La tempérture atteint déjà -50°C, mais ces conditions étaient prévues et tout se passe sans problème;. Les quatre véhicules à chenilles progressent, survolés par les avions qui leur communiquent par radio le meilleur itinéraire. le kilomètre 180 est atteint au bout de quinze jours, ce qui est un résultat remarquable. Les véhicules s'arrêtent et débarquent leur matériel, auquel s'ajoute celui parachuté peu après par les avions. Le poste météorologique ne tarde pas à surgir de terre ; il s'agit d'un bâtiment préfabriqué de petite taille et remarquablement protégé du froid. Il aurait pu être plus grand, afin d'abriter deux personnes. mais malgré la difficulté d'être seul pendant six mois, dont quatre d'obscurité totale en raison de l'hiver polaire, Byrd a décidé que la station n'aurait qu'un seul occupant. Il a jugé que la promiscuité de deux individus obligés de vivre confinés dans cet environnement serait plus difficile à supporter que la solitude, et sans doute avait-il raison. Il n'y aura donc qu'un seul habitant dans la station du kilomètre 180 et ce sera Richard Byrd lui-même, qui s'est porté volontaire. Il va vivre six mois en Robinson des glaces, relié par TSF à la Petite-Amérique, dans un abri de trois mètres sur quatre occupé par une couchette, des livres et l'appareil radio. Outre les livres et les communications avec la base, Byrd aura pour s'occuper des observations journalières. Il prendra la pression baromètrique, la direction et la vitesse du vent, les maxima et les minima de température. Le 28 mars 1934, il salue de la main ses compagnons qui embarquent dans leurs véhicules à chenilles. Il s'est préparé à ce qui l'attend. Il l'a voulu. Il sait que ses observations peuvent faire accomplir de grands progrès aux prévisions météorologiques, notamment celles destinées aux marins. La motivation ne lui manque donc pas, mais tout de même ! Il va devoir vivre loin de tous, dans un désert de glace tout en bas du monde. Il va devoir affronter le froid et la nuit, avec la Terre tournant au-dessus de lui. Richard Byrd ne se laisse pas abattre. Son dernier geste d'adieu achevé, il rentre dans son logement et se met au travail. Il range méthodiquement les provisions dont il dispose pour ses six mois d'hivernage. Il vérifie toutes les installations et notamment le poêle, qui répand une douce chaleur, et les bouches d'aération, qui fonctionnent normalement. Enfin, après s'être accordé un moment de lecture, il s'endort, confiant. (à suivre...)