Echec n Les mécanismes, mis en place pour stabiliser les prix des produits de première nécessité, s'avèrent inefficaces. Il est impératif, donc, de chercher des solutions viables. Le Système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac) mise en place en 2008 n'a pas réussi à «mettre de l'ordre» dans le marché des produits de première nécessité. C'est à la suite de la crise de la pomme de terre qu'a été mis en place ce mécanisme de stockage du surplus de production et son déstockage graduellement pour instaurer un équilibre entre l'offre et la demande afin de stabiliser les prix. Mais cette solution ne s'est pas avérée d'une grande efficacité, puisque les citoyens se retrouvent fréquemment confrontés à des prix qui donnent le tournis. Mettre fin aux foyers de tension nés de la dérégulation des marchés suite à la rareté des produits de large consommation ou des opérations commerciales qui s'en emparent à des fins spéculatives, constitue toujours un casse-tête pour les pouvoirs publics. «Pourquoi l'Etat n'a-t-il pas mis en place une stratégie pour stabiliser les prix à long terme. Il y en a assez de ces décisions de dernière minute qui ne servent qu'à baisser les prix pour quelques jours. Pourtant, les ministres ne cessent de rappeler que le pays dispose de moyens financiers lui permettant d'améliorer le quotidien des citoyens», regrette un père de famille rencontré au marché des fruits et légumes de Kouba. L'échec des pouvoirs publics à réguler le marché est évoqué par la totalité des personnes interrogées. «On dirait que les ordres d'augmenter les prix tombent du ciel. Le coût d'un produit double du jour au lendemain et ensuite, il baisse… Au lieu de s'efforcer à trouver des solutions, nos responsables ne savent que tenter d'expliquer le phénomène et faire des promesses», se désole un autre père de famille. Dans le cadre de la mise en œuvre du Syrpalac, plusieurs chambres froides ont été mises en service pour empêcher une flambée des prix de la pomme de terre. Les centaines de tonnes stockées n'ont pas tenu une longue période, en raison de la large consommation de ce tubercule. Une stratégie de développement de cette filière pour assurer une production suffisante visant à mettre un terme à l'inflation est incontournable. La même solution s'impose pour les autres légumes si on veut réellement permettre au citoyen d'acquérir ces produits à des prix abordables. «Depuis des années, les responsables de l'agriculture ne cessent de parler de grands projets pour développer ce secteur, mais on continue toujours à payer les légumes et les fruits trop cher. Où sont ces projets dont on entend parler çà et là ? Nous avons de larges surfaces agricoles, un climat favorable… il ne manque que la volonté. Et tant que notre agriculture est à ce niveau, rien ne pourra garantir une stabilité des prix», estime un marchand de légumes.