Obstacles n Les contraintes qui entravent l'accès de la femme à la vie politique sont multiples. À l'instar des autres pays du Maghreb, l'Algérie ploie sous le poids des traditions auxquelles adhère une grande partie de la classe politique bouleversant, ainsi, les données du problème sur les plans théorique et pratique. C'est en ces termes que le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef) a tenté d'expliquer l'évolution du rôle de la femme maghrébine dans le champ politique. Le Centre met en avant notamment le facteur religieux comme raison explicative suivie de certaines résistances d'ordre sociétal. Pour le premier point, il s'agit d'une idéologie qui refuse de poser la question de la femme dans le cadre du modèle occidental d'émancipation de celle-ci, considéré comme contraire aux normes islamiques traditionnelles. «Ces normes exigent de la femme son maintien dans la sphère privée», selon le Ciddef. L'Algérie connaît aujourd'hui, remarque le Ciddef, une faible progression de l'accès des femmes aux fonctions politiques, voire une régression. Les raisons évoquées à ce sujet font référence au conflit assidu entre tradition et modernité. Un aspect qui vient affirmer, une fois de plus, que les rapports sociologiques et les normes culturelles ont une conséquence sur la participation politique des femmes. En effet, «dans les sociétés maghrébines contemporaines, la place des femmes dans la société et dans les mentalités reste toujours anachronique», précise le travail du Ciddef qui fait référence notamment à la division traditionnelle des rôles, qui persiste. «La présence et la visibilité des femmes dans l'espace politique sont peu tolérées», une réalité qu'on ne peut occulter. La participation de la femme à la vie politique est largement conditionnée par le statut de celle-ci dans la cellule familiale. Une condition qui n'est nullement en faveur de l'émancipation de la femme dans le champ politique. A ces innombrables obstacles vient se greffer l'opinion publique féminine qui cautionne d'une manière ou d'une autre, l'opinion globale. Il semble, en effet, que «les femmes acceptent leur statut, et tendent même à se conformer aux attitudes des groupes les plus opposés à leur participation à la vie politique», fait remarquer l'enquête. Elles sont peu nombreuses à manifester de l'intérêt à «faire de la politique». Pis encore, «elles admettent en grande partie le système de justification inventé par les hommes pour rationaliser leur exclusion», déplore le Ciddef. Pour cet organisme, le discours officiel est l'autre facteur qui vient compliquer une situation déjà régressive. Et pour cause, celui-ci ne reconnaît pas la question de la représentation politique des femmes comme une question essentielle. Les revendications politiques des femmes sont, selon le Ciddef, ramenées à un simple problème technique que l'on s'efforce de traiter avec le temps. A ces difficultés, s'ajoute la question des mécanismes réglementaires qui, outre la déficience des cadres institutionnels et juridiques, demeurent fragmentés ou peu appliqués.