Man?uvre Le FFS, le FLN et les anti-dialoguistes se soulèvent, chacun à sa manière, contre le deal gouvernement-ârchs. La Kabylie va se vider de ses «indus élus». Ce n?est qu?une question «technique» de quelques jours. Le tout dernier round de négociations gouvernement-ârchs en a voulu ainsi. Après avoir apuré les six préalables, les deux parties devaient se rencontrer ce matin pour mettre en place les mécanismes à même d?assurer la mise en application de la plate-forme d?El-Kseur. Mais ce qui semble être une forme de concession à l?égard de l?aile dialoguiste dirigée par Abrika dans cette région qui demeure, pour le moins, politiquement très bouillonnante, se heurte aujourd?hui à une histoire de faisabilité, mais surtout à un niet catégorique de deux formations politiques, plus que jamais sur le devant de la scène alors que d?autres ne semblent pas, pour le moment, concernées par ce fait d?actualité. En effet, le FFS de Aït Ahmed considère le résultat de la sixième incidence comme «un deal aux risques incalculables» alors que le FLN de Benflis fait apparenter les faits à «une histoire d?ingérence de l?Exécutif dans les affaires du législatif». Dans ce qui constitue désormais un épisode politique qui dépasse le simple aspect technique, une question revient avec persistance : peut-on révoquer des élus du peuple sans enfreindre la loi ni faire entorse aux textes constitutionnels ? Et qui va prendre la place de ces élus sachant que la nature ? la nature politique, devrions-nous dire ? a horreur du vide ? En somme, ni Ouyahia, qui promet que «des résultats ne manqueront pas de se faire ressentir dans les jours à venir pour rassurer les populations» (selon lui la mesure est effective à partir du 20 janvier 2004), ni Abrika qui croit dur comme fer que «ce départ va soulager énormément les populations» n?apportent de réponse sur la manière dont sera menée l?opération révocation. En ajoutant leur grain de sel, ces antidialoguistes n?ont fait apparemment qu?assombrir des horizons déjà obscurs alors qu?eux-mêmes avaient fait leur cette condition sine qua non de révocation des «indus élus», chose devenue aujourd?hui réalité ! Le FFS, quant à lui, relève que le «pouvoir vient de franchir une nouvelle étape dans son ?uvre machiavélique de remise en cause de l?ensemble des instruments indispensables à la construction et à la promotion de la démocratie». Dans un communiqué incendiaire, le FFS parle ouvertement de «gangstérisme électoral», mais d?une man?uvre qui consisterait à «relancer la machine meurtrière en Kabylie et qui risque de mener à la dislocation de la nation tout en livrant la Kabylie à des vendettas aux conséquences incalculables». Pour sa part, le FLN, par la voix du chef du groupe parlementaire, Abbes Mekhalif, rappelle que «le mandat des députés validé par le Conseil constitutionnel et l?APN ne peut être révoqué que par une dissolution de l?Assemblée, la démission de députés en cas de décès ou de levée de l?immunité parlementaire». La cause étant entendue, le FLN pense, de facto, qu?on vire directement vers une crise constitutionnelle à quelques encablures seulement de la présidentielle.