Souvenirs n Juste un mot est une publication à compte d'auteur de Boudjemaâ Karèche, ancien directeur de la cinémathèque d'Alger – ou du musée du cinéma. Dans ce recueil de textes, Boudj, pour les amis, ceux qui l'ont connu et qui ont partagé avec lui les grands et petits moments de la cinémathèque, avec ses projections quotidiennes comme avec les séances débats avec les réalisateurs aussi bien algériens qu'étrangers, nous promène dans un monde fait essentiellement d'images, de rencontres ou d'aventures, et surtout d'émotions. Il nous fait partager, avec beaucoup de sympathie et d'humour et ce, par le souvenir, son aventure, voire ses aventures humaines parsemées ici d'histoires et là d'anecdotes, le tout est dit avec des «paroles vivantes, des mots animés». Boudjemaâ Karèche nous raconte son amie Khadra, cette dame qui l'avait accompagné durant tout le temps où il était à la tête du musée du cinéma, et son dévouement professionnel. C'est une dame qui aime le cinéma, aime le partager avec le public et les gens qui l'entourent, notamment, et qui, aujourd'hui à la retraite depuis quelques années, a fait plusieurs métiers au sein de cette institution, ouvreuse, puis caissière, et ce, avant d'occuper la place qui lui sied vraiment, à savoir la responsable (ou la gérante) de la salle de répertoire située au 26 rue Larbi-Ben M'hidi. Boudjemaâ Karèche nous raconte également une anecdote, celle où l'ancien président de la République, Houari Boumediene, s'est déguisé en paysan pour se mêler au petit peuple en vue de s'enquérir des réalités sociales de l'Algérie. Tout comme il nous raconte ce jeune lycéen qui, entrant pour la première fois dans une librairie, découvre un lieu dont il ne soupçonnait pas l'existence. Tout comme il nous raconte d'autres et autres histoires et anecdotes. Ainsi, autant d'histoires que d'aventures, d'anecdotes que de rencontres, les unes vécues par l'auteur, les autres rapportées par des amis, sont recueillies dans ce livre où l'auteur, Boudjemaâ Karèche, fait un clin d'œil au cinéma, notamment dans une partie ayant pour titre Juste un mot pour quelques films. Ainsi, il raconte ce temps, voire toute une vie passée à la cinémathèque et ces moments passés à regarder des films de Jean-Luc Godard, de Jean Renoir, de René Vautier, de Sembène Ousman et d'autres qui ont marqué l'écran de la cinémathèque. Ce recueil se veut en fait juste un mot – ou des mots – pour dire une vie, un art, une profession, une expérience, et en somme une aventure. Et même si le livre est composé de sept parties dont chacune comprend de courts chapitres, il s'organise comme un long-métrage. Car le recueil est fait d'images, d'effets visuels et sonores. En lisant ces petites histoires qui sont en fait tel un court métrage, nous les interceptons et nous les ressentons profondément pour les revivre à notre tour. Ainsi, Boudjemaâ Karèche partage avec nous, ses lecteurs, sa vie et sa sensibilité. Merci l'artiste.