Engagement L'Entreprise algérienne du tapis traditionnel (Eatt) de Cherchell doit signer prochainement un contrat de coopération avec les responsables du Fonds mondial de l'artisanat. Une délégation d'experts italiens a visité, la semaine dernière, l'unité de tapis de Cherchell pour s'enquérir des conditions de travail et de production. Elle a écouté les doléances des responsables de l'unité, qui espèrent mettre en place une ligne de production avec un laboratoire de traitement et de coloration de la laine ainsi qu'un système d'archivage des différents prototypes de tapis existants. Selon le directeur de l'entreprise, l'acquisition d'un tel équipement (teinturerie, filature, imprimante, appareil de sérigraphie) permettrait une meilleure prise en charge de l'unité et éviterait les nombreux déplacements vers les wilayas de Skikda et Sidi Bel Abbes, pour l'acquisition et la coloration de la laine. Le responsable de l'unité insistera également sur la question de l'archivage des maquettes de reproduction des différents types de tapis qui se détériorent et «risquent de disparaître un jour, privant ainsi les futures générations d'une partie de ce patrimoine ancestral». La signature d'un contrat avec le Fonds mondial de l'artisanat permettra à l'unité de Cherchell de disposer de la matière première et de réaliser sur place l'ensemble des opérations allant de la préparation de la laine à la réalisation et la commercialisation du tapis. L'entreprise de Cherchell, qui fait la reproduction de 27 types de tapis représentant les différentes régions du pays, emploie actuellement 90 ouvrières qui offrent des tapis faits main de haute qualité. Créée en 1928, l'Eatt a été, pendant deux décennies, sous tutelle de la Société nationale des arts traditionnels (Snat) avant d'être cédée, en 1999, aux travailleurs pour en faire une société par actions. Cette unité a connu, peu après cette restructuration, une période de balbutiements avant de reprendre du poil de la bête avec une production moyenne de 1 800 m2 par an. Aujourd'hui, celle-ci a une production de 180 m2 par mois et augmente chaque année sa cadence puisque pour passer de 46% en 1999 à 62% en 2000 puis 91% en 2001 et 97% en 2003. Les responsables ont, durant l'année 2003, recruté une vingtaine de jeunes filles qui sont venues grossir les rangs du personnel de cette unité, qui emploie 90 ouvrières spécialisées dans la confection de tapis traditionnels. L'entreprise n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière puisqu'elle peut recruter jusqu'à 120 ouvrières et arrive actuellement à compléter ses équipes grâce aux stagiaires et autres apprenties qui y sont accueillies chaque année. Depuis 2001, la Chambre des arts et des métiers (CAM) n'envoie plus de stagiaires qui y effectuaient une formation au profit des PME/PMI, a déploré le directeur. L'Eatt vend les tapis aussi bien aux particuliers qu'aux entreprises et autres institutions.