L'idée de lancer aux législatives de juin des candidatures «bidon» de gouverneurs, députés et maires déjà en fonction, qui renonceraient à leur nouveau mandat une fois élus, déclenche une vive polémique en Argentine. C'est l'ancien président et actuel chef du parti péroniste au pouvoir Nestor Kirchner, mari de la présidente Cristina Kirchner, qui a mis le feu aux poudres en demandant au très populaire gouverneur de Buenos Aires de se présenter à ses côtés dans la même province. Comme personne ne croit que les deux hommes ont vraiment l'intention d'être députés après avoir été président et vice-président du pays, cette stratégie a été interprétée comme une manœuvre. La colère a été plus grande encore lorsqu'on a appris que la manœuvre pouvait être étendue à l'ensemble des gouverneurs et maires du pays. «C'est une aberration qui sème la confusion», a lancé le vice-président, un radical qui a rejoint les Kirchner avant de repasser dans l'opposition. Le gouverneur péroniste de Cordoba, deuxième province d'Argentine avec plus de 3 millions d'habitants, s'est dit, pour sa part, «en total désaccord avec cette idée». Il a mis en garde contre toute «atteinte aux institutions» et annoncé qu'il rompait avec le kirchnérisme. Plusieurs maires péronistes de la province de Buenos Aires ont également condamné cette initiative.