Ibn Khaldoun cite à deux reprises les dons divinatoires de la Kahina. Selon l'auteur, ce sont ces dons qui lui ont permis de commander à son peuple. «Sachant, par divination, la tournure que chaque affaire importante devait prendre, elle avait fini par obtenir pour elle-même le haut commandement.» Selon un aure historien arabe, la Kahina aurait régné soixante-cinq ans sur les Berbères, avant d'être vaincue. Avant de périr, elle avait donné un conseil à ses fils : «Il faut savoir que d'après les conseils de cette femme, conseils dictés par les connaissances surnaturelles que ses démons familiers lui avaient enseignés, ses deux fils s'étaient rendus aux Arabes avant la dernière bataille.» (Ibn Khaldoun). On sait que le général arabe al-Hassan avait bien accueilli les deux fils de la Kahina qui s'étaient convertis à l'islam. Il a offert à l'aîné le commandement des Djeraouas et le gouvernement des Aurès. Plus proche de notre époque c'est une femme-guerrière qui possédait aussi des dons de divination : Lalla Fathma N'soumer qui s'est opposée à la conquête française du Djurdjura. Lalla Fathma appartenait à la caste des marabouts (religieux musulmans) mais elle possédait l'art de lire l'avenir. C'est ainsi qu'elle aurait eu, dans une vision, des armées étrangères envahir le pays, ce qui l'a poussée à galvaniser les gens, puis à les habituer à l'idée de résistance.