Résumé de la 54e partie n Plongée dans sa réflexion, Tuppence ne remarque même pas que la petite Betty a trempé les lacets de ses chaussures dans l'eau... Elle (Betty) était si tranquille — Je sais, soupira Mrs Sprot. Quand les enfants sont tranquilles, c'est toujours mauvais présage. Je vous rachèterai des lacets ce matin, Mrs Blenkensop. — Ne vous donnez pas cette peine, répliqua Tuppence. Ils finiront bien par sécher. Mrs Sprot, sa fille dans les bras, s'en fut, et Tuppence se leva pour mettre son plan à exécution. Tommy lança un regard méfiant au paquet que Tuppence venait de lui confier. — C'est ça ? — Oui. Mais fais attention. N'en mets pas sur toi. Ayant reniflé le paquet avec moult précautions, Tommy répliqua vivement : — Ne t'inquiète pas !... C'est quoi, ce machin épouvantable ? — C'est ce qu'on appelle de l'asa foetida, répondit Tuppence. Avec une pincée, on n'a plus besoin de se demander, comme dit la publicité, pourquoi son petit ami prend la fuite... — Le doux parfum des aisselles..., souffla Tommy, méditatif Et peu après survinrent divers incidents. Il y eut d'abord la mauvaise odeur qui avait envahi la chambre de Mr Meadowes. Mr Meadowes n'était pas du genre à se plaindre. Il commença par traiter le problème par-dessous la jambe, mais l'évoqua ensuite de plus en plus fermement. On somma Mrs Perenna d'honorer de sa présence les conclaves où se débattait cette grave question. A son corps défendant, elle consentit à reconnaître qu'effectivement on pouvait percevoir quelque chose comme une odeur. Une odeur franchement désagréable. Peut-être, avança-t-elle, le robinet du radiateur à gaz fuyait-il. Tommy se pencha vers le corps supposé du délit et fit observer que la puanteur paraissait provenir d'une autre origine. En tout cas, pas des solives du plancher. En ce qui le concernait, il ne voyait pas d'autre explication possible qu'un... eh bien oui... un rat crevé. Mrs Perenna fut bien obligée d'admettre qu'elle avait déjà entendu parler de pareils accidents. Mais elle affirma que Sans Souci était exempt du moindre rat. Une souris, à la rigueur... Mais elle jura ses grands dieux qu'elle n'avait jamais vu la moindre souris dans son établissement. Mr Meadowes répliqua, sans se laisser démonter, que l'odeur qui envahissait ses narines donnait à penser, pour tout le moins, à un rat – si ce n'est à plus gros. Et il ajouta, avec encore plus de fermeté, qu'il n'avait pas l'intention de passer une nuit de plus dans un logis aussi désagréable tant que le problème n'aurait pas été résolu de manière satisfaisante. Et que, par conséquent, il nourrissait l'espoir que Mrs Perenna voudrait bien le changer de chambre. (à suivre...)