Exigence n La levée de l'embargo imposé par les Etats-Unis depuis 1962 sur Cuba est posée comme condition des Latino-Américains à l'ouverture aujourd'hui du cinquième sommet des Amériques du Sud à Trinité-et-Tobago. Les membres de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), organisation économique et politique créée il y a à peine un an, rencontrent aujourd'hui en face à face le nouveau Président des Etats-Unis, à l'occasion de la tenue du sommet d'Amérique du Sud à Trinité-et-Tobago. Sur fond de crises et de différences, les douze homologues de Barack Obama doivent se pencher, à l'issue de cette première rencontre, sur le développement, la sécurité énergétique et l'environnement durable dans la région. Mais la question cubaine, dont le pays n'est pas invité à ce sommet, risque d'empêcher la rencontre d'aboutir à des résultats. Mais elle est omniprésente. En effet, le Venezuela, Cuba, la Bolivie, le Nicaragua, le Honduras, la Dominique et Saint-Vincent (Alternative bolivarienne pour les Amériques ou Alba), ont annoncé qu'ils jugeaient «inacceptable» la déclaration finale du sommet faisant l'impasse sur l'embargo contre Cuba. De son côté, le Président américain s'est dit prêt au dialogue avec Cuba, bastion historique de la résistance à la puissance américaine, posant comme condition que le dialogue soit productif. M. Obama a dit croire dans la possibilité de donner «une nouvelle direction» aux relations avec Cuba et il s'est dit prêt à engager un dialogue avec Cuba en soulignant qu'il s'agissait d'aboutir à des résultats au lendemain de ce que sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a présenté comme une «ouverture» de la part des dirigeants cubains. Le Président cubain, Raul Castro, avait assuré, jeudi dernier, être ouvert «à un dialogue sur tout avec Washington, y compris, les droits de l'homme, la liberté de la presse, les prisonniers politiques». Cependant, si les Présidents latino-américains sont favorables à une levée de l'embargo contre Cuba, la plupart d'entre eux parient, à l'instar du Brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, ou de la Chilienne, Michelle Bachelet, sur un processus graduel. La présidente argentine Cristina Kirchner, a appelé Barack Obama à lever un embargo devenu «anachronique», a reconnu que cette décision ne pouvait être «prise en un seul jour». Par ailleurs, à l'ouverture du sommet à Port-of-Spain, M. Obama a échangé des poignées de main qui pouvaient difficilement passer inaperçues, avec les Présidents vénézuélien, nicaraguayen et bolivien Hugo Chavez, Daniel Ortega et Evo Morales, grands pourfendeurs des Etats-Unis. En marge de cette rencontre, un responsable de la Maison-Blanche a livré un compte rendu plus aride de bref échange de propos entre le Président vénézuélien et Obama : «Bonjour, je voulais me présenter», a dit M. Obama, selon ce responsable, «ils se sont serré la main, ensuite le Président Chavez a parlé, puis (...) le Président Obama a souri et repris sa place dans la file». Interpellé par un journaliste qui lui demandait ce qu'il avait dit à M. Chavez, M. Obama a répondu : «J'ai dit como estas ?» (Comment allez-vous ?).