Fidel Castro a qualifié vendredi dernier, la décision de l'Union européenne (UE) de lever les sanctions contre Cuba « d'énorme hypocrisie ». « A mon âge et avec mon état de santé, on ne sait pas combien de temps il vous reste à vivre, mais je désire en tous cas faire part de mon mépris pour l'énorme hypocrisie que représente une telle décision », a déclaré le leader cubain. Cela est plus évident encore quand elle coïncide avec la brutale mesure européenne d'expulsion des immigrants non autorisés venant des pays latino-américains. Le gouvernement cubain n'avait pas réagi vendredi à la levée des sanctions européennes, rapportée sans commentaire dans la presse officielle. Fidel Castro, qui a renoncé à la présidence de Cuba en février dernier, a qualifié de « discréditée » la manière avec laquelle l'UE est parvenue jeudi à l'accord sur la levée des sanctions imposées en 2003, après la vague de répression de la dissidence suspendue depuis 2005. La décision européenne n'aura « aucune conséquence économique pour notre pays. Au contraire, les lois extra-territoriales américaines, tout comme leur blocus économique et financier, continueront d'être pleinement en vigueur », ajoute le dirigeant cubain, faisant allusion à l'embargo en vigueur depuis 48 ans. « De Cuba, au nom des droits de l'homme, ils exigent l'impunité de ceux qui prétendent remettre pieds et poings liés la patrie et le peuple à l'impérialisme », écrit encore le leader cubain à propos des dissidents, officiellement qualifiés de « mercenaires » des Etats-Unis. « La crise alimentaire et énergétique, les changements climatiques et l'inflation pressent les nations. L'impuissance politique règne, l'ignorance et les illusions tendent à se généraliser. Aucun gouvernement, et moins encore ceux de la République tchèque et de Suède, qui étaient rebelles à la décision de l'Union européenne, n'est capable de répondre de manière cohérente aux questions posées sur la table », tempête encore le leader cubain. « J'ai beaucoup de choses à dire, mais cela suffit pour aujourd'hui », conclut-il en assurant : « Je ne veux pas importuner, mais je suis vivant et je pense ». Fidel Castro, qui aura 82 ans en août, poursuit sa convalescence depuis 25 mois dans un lieu tenu secret, où il a rencontré cette semaine le président du Venezuela et celui d'Uruguay.