Brawn GP paraissait intouchable depuis le début de la saison de Formule 1, mais Red Bull, en réalisant dimanche un doublé incontestable à Shanghaï, a prouvé le contraire : sa première victoire en cinq saisons place, enfin, l'écurie autrichienne au rang des favoris. Depuis ses débuts en 2005, Red Bull, issue du rachat de l'ex-équipe Jaguar, brillait davantage dans le paddock que sur la piste. Appréciée de tous pour ses structures d'accueil et ses soirées exceptionnelles, l'écurie végétait dans un relatif anonymat sportif. Son plus grand coup d'éclat jusqu'alors s'était produit au Grand Prix de Hongrie 2007. L'Australien Mark Webber avait fini troisième et son coéquipier d'alors, le Britannique David Coulthard cinquième. Cette année-là, Red Bull terminait aussi cinquième du Championnat constructeur, son meilleur résultat. En 2008, l'équipe était à la peine. Elle était même dépassée par sa petite sœur au budget considérablement inférieur, l'écurie Toro Rosso, également propriété depuis fin 2005 de Dieter Mateschitz, inventeur fortuné de la boisson énergétique. Pire, au dernier GP d'Italie, le jeune Allemand Sebastian Vettel imposait sa Toro Rosso sous la pluie, quand Webber était huitième. Le camouflet était de taille pour Red Bull, qui recrutait Vettel dans la foulée. Massa ne se voile pas la face l En lutte pour le titre des pilotes jusqu'au dernier virage lors de l'ultime course, au Brésil, Felipe Massa ne s'attendait pas à connaître un début de championnat aussi difficile. Ferrari - champion du monde des constructeurs en 2008 - n'a toujours pas inscrit le moindre point après trois courses en 2009. Pire, le meilleur résultat obtenu par Felipe Massa est la 9e place lors d'un Grand Prix de Malaisie tronqué. Un problème de suspension l'avait contraint à l'abandon en Australie et c'est une panne électrique qui l'a stoppé net dans son élan à Shanghaï. «C'est une situation très difficile. Nous sommes dans une autre configuration que par le passé, mais je crois toujours dans l'équipe», affirme le Brésilien. «Je pense que nous avons de bonnes chances de nous éloigner de ces problèmes. Je suis très motivé pour aider l'équipe à surmonter ça. Je ferai de mon mieux. Je vais travailler encore plus dur pour l'équipe, pour essayer de les motiver, afin de sortir de ce moment très difficile.» «Nous sommes tous des êtres humains, et les gens peuvent avoir des périodes pénibles. J'ai souvent connu ça au début de ma carrière si je me souviens bien. Je vais m'en rappeler encore plus maintenant pour être en mesure de sortir de cette situation», insistait-il.