Démarche n Le Président égyptien, Hosni Moubarak, a invité les hauts responsables israéliens, notamment le nouveau Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Ehud Barak, à se rendre en Egypte. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a été invité officiellement à se rendre en Egypte, signe d'un dégel dans les relations entre l'Etat hébreu et Le Caire, après le coup de froid né de la nomination aux Affaires étrangères du leader d'extrême droite, Avigdor Lieberman. L'invitation a été remise, non pas par la diplomatie égyptienne, mais par le chef des services de renseignements, Omar Souleimane, lors d'une rencontre avec M. Netanyahu. Le général Souleimane a remis l'invitation au nom du Président Hosni Moubarak lors de sa première rencontre avec le nouveau chef du gouvernement de droite israélien depuis son investiture le 31 mars. La visite pourrait avoir lieu dans les «prochaines semaines». La rencontre a porté aussi sur «les relations bilatérales, les menaces terroristes, le sort du soldat israélien Gilad Shalit et la situation dans la bande de Gaza». A l'issue de la rencontre de deux heures avec M. Souleimane, M. Netanyahu a souligné les «intérêts communs entre l'Egypte et Israël, en premier lieu en ce qui concerne la paix entre les deux pays». Toutefois, de nombreux hauts responsables israéliens se sont déjà rendus en Egypte depuis la signature du traité de paix entre les deux pays en 1979. En revanche, M. Moubarak n'a jamais effectué de visite officielle en Israël. Au cours de sa série de rencontres, l'envoyé de Moubarak a également invité en Egypte le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak. Il a aussi rencontré le Président israélien Shimon Perès, et le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. Apparemment, à la demande du Caire, la rencontre n'a pas été filmée, contrairement aux autres entrevues. Cependant, début avril dernier, en réaction à la prise de fonction du chef de file du parti d'extrême droite, Israël Beiteinou, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, avait indiqué qu'il ne serrerait pas la main à M. Lieberman en cas de rencontre. En octobre dernier, Lieberman avait provoqué une polémique avec l'Egypte en affirmant que le Président Hosni Moubarak pouvait «aller au diable». Il est allé jusqu'à avancer la possibilité de bombarder le barrage d'Assouan, sur le Nil, dans l'hypothèse d'une guerre avec l'Egypte. Mais ces «démêlés» n'ont pas empêché le «Le Pen» israélien d'être sur la liste des invités de Moubarak, puisque Lieberman a été officiellement invité, lui aussi, à se rendre en Egypte. L'Egypte demeure toutefois en total désaccord avec le nouveau gouvernement israélien. Le Caire soutient la création d'un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza après un retrait d'Israël des territoires conquis en 1967 et l'arrêt de la colonisation. Mais Netanyahu refuse un tel retrait, contre la création d'un Etat palestinien et entend poursuivre la colonisation en Cisjordanie.