Retard n Bien que classée sixième en Afrique en matière d'utilisation des Ntic, l'Algérie fait partie de cette catégorie de pays où l'Internet n'est pas utilisé à grande échelle. L'Internet fut introduit chez nous en 1993 et a été utilisé pour la première fois en 1997 dans un cercle restreint notamment au sein des institutions spécialisées. En décembre de la même année, l'accès au réseau a été ouvert aux particuliers. Aujourd'hui, soit seize ans après l'introduction de la Toile dans le pays, la généralisation de cet outil informatique tarde à voir le jour. Selon des statistiques communiquées en janvier dernier par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Hamid Bessalah, le nombre d'internautes n'est que de 3,2 millions (4,5 millions d'internautes selon le P-DG de l'Eepad, Nouar Harzallah) soit 9,5% de la population globale du pays, estimée à plus de 35 millions d'habitants au dernier recensement. Ce qui laisse déduire que près de 32 millions d'Algériens n'ont pas accès à ce réseau et sont privés de ses services. Lors d'une conférence de presse tenue au centre de presse d'El Moudjahid en décembre dernier, M. Harzallah a évalué le nombre de cyberespaces exerçant au niveau national à 6 000, trente fournisseurs d'accès ou Internet service provider (ISP) et 3 500 sites Web. Mais, Ali Kahlane, président de l'Association algérienne des fournisseurs de services internet (Aafsi) parle de 10 000 sites web dont 2 000 environ sous le nom de domaine «dz» et les autres hébergés à l'étranger, notamment en Europe. Quant au nombre d'abonnés Adsl, il s'élève à plus de 200 000. Selon la même source, le taux de pénétration de la téléphonie fixe demeure faible. Elle est de l'ordre de 9,06%, soit 3,68 millions d'abonnés seulement. La téléphonie mobile, elle, enregistre un boom depuis 2001 atteignant, en l'espace de sept ans (statistiques de mars 2008), une pénétration de l'ordre de 83,54% soit 27,98 millions d'abonnés. Ce qui témoigne du peu d'importance que les pouvoirs publics ont accordé au réseau téléphonique filaire. Cependant, la démocratisation et le faible accès s'expliquent par plusieurs facteurs. Le coût du service internet demeure élevé. En effet, une connexion Adsl à haut débit oscille entre 590 DA/mois (128 kbs en illimité) et 1 850 DA/mois (1 Mbps illimité). Cette formule est réservée aux demandeurs particuliers ou résidentiels. Concernant la formule professionnelle (entreprises et cyberespaces), la connexion peut coûter, selon les fournisseurs d'accès, de 6 600 DA/mois pour 256kbs en illimité jusqu'à 31 000 DA/mois pour 2Mbps en illimité. Outre la cherté de la connexion, induite par les coûts de liaison aux passerelles internationales, il y a lieu de signaler également le coût du micro-ordinateur qui demeure relativement élevé. L'opération Ousratic initiée par le gouvernement consistant à doter les foyers d'un ordinateur, s'est soldée par un échec cuisant, puisque sur l'objectif de 6 millions tracé, seulement 500 000 ordinateurs ont été acquis grâce à cette formule. Cependant, le faible taux de pénétration de la téléphonie filaire est dans une grande mesure responsable du retard qu'accuse le développement d'internet chez nous. Puisque, hormis Wimax, tous les accès au réseau Internet nécessitent une ligne téléphonique fixe. Ainsi, une personne, possédant un microordinateur donc capable d'honorer les frais d'abonnement à l'un des services d'accès à Internet proposés, ne peut disposer du service car ne disposant pas d'une ligne téléphonique fixe.