Le tirage au sort était pratiqué depuis la plus haute antiquité. Chez les Grecs, on interrogeait l'oracle et on disait de la Pythie qu'elle faisait ses révélations comme on tirait au sort. Chez les sémites aussi, la divination est liée au tirage au sort ainsi que l'attestent les mots qui la désignent dans ces langues. Ainsi, en hébreu, qêsêm signifie la «flèche de l'oracle», en syriaque, qes'mô «la divination» en général, et en arabe, al-istiqsâm qui désigne un tirage au sort au moyen de fléchettes. Tous ces mots dérivent de la racine sémitique commune, QSM, qui signifie «partager, diviser en lots». Les procédés cléromantiques étaient liés, aussi bien chez les Hébreux, que chez les Araméens ou les Arabes, aux temples et aux idoles, donc au paganisme. Chez les Arabes, le tirage au sort s'effectuait auprès de certaines divinités, notamment Hubbel et Dhû al-Khalas'a. C'est pourquoi le Coran l'a interdit, en même temps que les boissons fermentées et la viande de porc : «Ô vous qui avez cru, les boissons fermentées (khamr), le jeu de maysir et l'istiqsâm bî al-azlâm (ou les tirages au sort par les flèches divinatoires) ne sont qu'un acte impur, procédant du démon. Eloignez-vous d'eux. Peut-être serez-vous heureux.» (s. 5, La Table, verset 90).