Résumé de la 1re partie n Après que la sorcière lui eut parlé de la Fiancée du Soleil, le prince part à sa recherche... Si vous le relâchez, dit-il, je vous le paierai son poids d'or. Le chef des gardes était très étonné qu'on voulût lui payer son poids d'or un bandit de grand chemin. Mais il ne pouvait pas le laisser partir sans en avoir d'abord référé au roi. Il envoya un de ses hommes, qui revint bientôt et dit : — Le roi consent à relâcher le prisonnier, mais pour quatre fois son poids d'or. Le prince, ayant accepté cette condition, versa la somme demandée et le prisonnier se joignit à la caravane. — Comment t'appelles-tu ? lui demanda-t-il. — Ali Demmo ; tout le monde dans le pays connaît mon nom. On lui fit d'abord raconter son histoire. Elle fut longue, puis l'homme se tourna vers le prince : — Quand vous m'avez rencontré, je n'étais pas seulement au bout de mes aventures, j'étais aussi au bout de ma vie. Mais vous m'avez sauvé. Aussi suis-je maintenant à votre service. Tout ce qu'il vous plaira d'exiger de moi, je vous l'apporterai. — Même si c'était la fiancée du soleil ? — Même elle — C'est elle que je cherche. — Eh bien, je vais la chercher avec vous. La caravane repartit. En avant allait le prince sur son cheval. Derrière lui, Ali Demmo poussait les chameaux chargés d'or et d'argent. Ils entrèrent bientôt dans le pays des Noirs, marchèrent des jours et des jours dans le désert et, un soir enfin, virent se profiler au loin une haute montagne, qui dominait toute la plaine alentour. Les passants qu'ils rencontrèrent leur apprirent que c'était Hautmont, que là résidait le roi du pays des Noirs, qui cependant était blanc lui-même. Du reste, le roi sortait peu de son palais, car la beauté de son épouse, Fiancée du Soleil, faisait qu'elle était très convoitée et il en était très jaloux : une garde vigilante veillait jour et nuit, à toutes les portes du palais. Le soir, avant de dormir, le roi et la reine s'attachaient par le pied au même anneau d'argent, ils roulaient une seule ceinture de brocart autour de leurs deux tailles, passaient le même foulard de soie autour de leurs deux cous, afin que, si quelqu'un venait lui enlever son épouse pendant son sommeil, le roi aussitôt s'éveillât. La nuit de leur arrivée, alors que le prince fatigué dormait dans la maison qu'ils avaient louée, Ali Demmo sortit doucement pour ne pas l'éveiller. Il parcourut la ville, arriva devant le palais, se fit indiquer la pièce où le roi et la reine avaient coutume de passer la nuit. Il fit la même chose le jour suivant mais, ayant pris soin de se munir d'une échelle de soie, il monta jusqu'à la chambre haute qu'on lui avait indiquée et, par la croisée, regarda : il vit les deux pieds du roi et de la reine engagés dans le même anneau, leurs tailles passées dans la même ceinture, leurs cous enroulés dans le même foulard. (à suivre...)