Résumé de la 3e partie n Maâmar, un Ouargli démuni, donne l'hospitalité à un sorcier marocain qui l'éblouit par ses tours de magie. Le sorcier dit : «Si j'ai bien compris, tu es l'homme le plus pauvre de l'oasis ? — Oui, dit Maâmar. — Que dirais-tu de devenir riche ?» Maâmar se renfrogne. «Tu te moques encore de moi ? — Non, non, je suis sérieux, je peux te rendre riche, très riche même ! — Tu vas faire encore apparaître sous mes yeux une gassaâ de couscous et de viande, qui disparaît dès qu'on s'en approche ? — Non, c'est d'or qu'il s'agit cette fois !» Maâmar regarde son interlocuteur. «De l'or ? — Oui, de l'or, des pièces d'or, à profusion...» Les yeux du pauvre bougre brillent de convoitise. «Des pièces d'or... J'en ai vu dans les mains des notables... — Tu en as vu deux, trois... Moi, ce sont de dizaines, de centaines de pièces d'or dont je veux te parler... Plus que tu ne peux en imaginer !» Maâmar se laisse séduire. «Tu peux avoir autant de pièces d'or que tu en veux ? — Oui», dit le sorcier, en souriant malicieusement dans sa barbiche. «Des dizaines de pièces d'or, des centaines ? — Encore plus !» Mais Maâmar redevient aussitôt méfiant : «C'est par un tour de magie que tu veux agir, n'est-ce pas ? Tu claques des doigts et un monceau d'or apparaît ?» Il saisit le sorcier par le col et le secoue. «Tu ne te moqueras pas plus longtemps de moi, vilain personnage ! Je vais appeler mes compatriotes et ils te feront payer tes fourberies ! — Non, non, arrête !» Il réussit tant bien que mal à se dégager, puis dit avec sévérité à Maâmar : «Pauvre idiot ! Tu crois que je suis venu d'aussi loin pour faire des tours de passe-passe ? Les illusions, je les produis pour les pauvres naïfs, moi, ce qui m'intéresse, c'est du concret : l'or... Tu entends ? l'or ! — L'or», répète Maâmar, qui recule, ébloui. «C'est un trésor que je cherche, dit le sorcier. — Un trésor…, répète Maâmar. — Oui, un trésor vers lequel tu vas me conduire... Je le découvre et je t'en donne une partie... Toi, le plus pauvre de cette oasis, tu en deviendras le plus riche !» Le pauvre Maâmar regarde l'homme, n'en croyant pas ses oreilles. (à suivre...)