Au Maghreb, le tirage au sort s'effectuait et continue à s'effectuer lors des partages. Dans les héritages par exemple, des contestations pouvant s'élever, notamment lors du partage des immeubles ou des terres, on fait les lots et on tire à la courte paille. Aujourd'hui, on inscrit également les noms des intéressés, on les mélange et on demande à un enfant de faire le tirage. Une fois le tirage au sort effectué, on ne pouvait le contester, car on s'attirerait la colère de Dieu. Il existe aussi divers procédés cléromantiques, tel celui que E. Doutté, au début du XXe siècle, décrit : «La qor'at at-touyour, par exemple, dont le nom rappelle la t'ira, est un petit livre au début duquel se trouvent deux cercles divisés en secteurs, contenant chacun des lettres, des nombres et le nom d'une planète ou d'une constellation zodiacale. On fait tirer le consultant au sort, pour cela, on ferme la main et on la lui fait fermer. Puis, en même temps que lui, on ouvre au hasard de 1 à 5 doigts : la somme des doigts ouverts de chaque côté est le nombre qui sert de point de départ. Il conduit par une procédure dont nous omettons le détail, à trouver le nom d'une constellation ou planète. Puis celui-ci sert à trouver dans un tableau spécial un nom d'oiseau. Un autre tableau permet de passer du nom d'oiseau à un nom de pays. Puis 36 tableaux offrent, chacun pour un pays un certain nombre de cases : mariage, commerce, pèlerinage, naissance, etc., dans chacune desquelles se trouve une formule plus ou moins vague dont le consultant doit se contenter.»