La plupart des lycéens rencontrés affirment connaître au moins une personne dans leur milieu scolaire qui fume des joints. «Pour se faire accepter par ses amis, dans mon lycée, il faut fumer des joints», confie un lycéen en première année secondaire dans un lycée des hauteurs de la capitale. Ce jeune avoue qu?il a été, lui-même, contraint de fumer des joints. Pour adhérer à un groupe, la plupart de ses amis ont été entraînés dans ce véritable «cercle vicieux», dira-t-il. Concernant l?attitude des surveillants et des responsables du lycée, cet adolescent affirme : «La plupart des fumeurs de chira préfèrent se rencontrer à la sortie du lycée, dans un coin retiré, loin des regards, pour fumer tranquillement leur joint.» Il assure que «dans certains lycées d?Alger, les fumeurs de chira n?ont même pas besoin de se cacher et se vantent même de le faire devant le reste de leurs camarades». Un autre jeune, d?un autre lycée d?Alger, raconte : «J?ai fait la connaissance de la drogue un week-end. Un ami avait organisé un anniversaire chez lui et avait invité d?autres amis. Ils se sont mis à fumer de drôles de choses et une odeur bizarre s?élevait dans l?air. J?avais entendu parler de zetla, mais je ne savais pas de quoi il s?agissait, jusqu?à ce qu?un de mes copains me glisse un joint. J?y ai goûté par curiosité et j?ai ressenti un bien-être évident, comme si je flottais dans les airs.» La gent féminine n?est pas épargnée par ce fléau. Sihem et ses amies ont, en effet, vécu une mauvaise expérience. Les trois jeunes lycéennes ont pris l?habitude de fumer tranquillement leur joint, très tôt le matin, avant d?assister au premier cours de 8 h. «Comme nos parents nous déposent très tôt le matin devant le lycée, un commerçant nous laissait fumer des cigarettes dans sa boutique, située en face du lycée. Ces cigarettes se sont un jour transformées en joints que ce commerçant nous procurait», révèle cette adolescente.