Constat n L'Algérie accorde une grande importance à la protection de l'enfance, cependant le système actuel ne répond pas aux attentes nationales, d'où la nécessité de mettre en place un nouveau système plus flexible. Près de 3 000 enfants hors mariage sont enregistrés chaque année en Algérie, ce qui nous donne en moyenne 9 naissances par jour. Une bonne partie de ces enfants sont pris en charge par l'Etat, via les différents centres spécialisés dans ce domaine. Actuellement près de 15 000 enfants sont placés en kafala en Algérie et 2 000 autres à l'étranger. Selon Manuel Fontaine, représentant de l'Unicef en Algérie, le gouvernement algérien est conscient de la nécessité de prendre en charge les enfants, toutefois des efforts supplémentaires doivent être fournis, notamment, en matière de gestion des services ainsi que de la prise en charge. Dans son allocution d'ouverture des travaux du séminaire de 3 jours qui se tient depuis hier au centre national de formation du personnel spécialisé à Alger, sur la protection de l'enfance en Algérie, Djamal Ould Abbes, ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, a estimé que le système algérien de protection de l'enfance enregistre plusieurs lacunes, d'où la nécessité de le réformer. «Cette réforme est nécessaire car nous sommes confrontés à des besoins et des difficultés qui ne fléchissent pas», a-t-il déclaré. Parmi les 3 objectifs escomptés par cette reforme, figurent la limitation des situations d'enfants en danger, l'aide aux enfants en danger et la prévention de la récidive. Dans ce sillage, M. Ould Abbes a dégagé les 7 principaux axes de la réforme, à savoir, le développement de l'Observatoire national algérien de l'enfance en danger (Onaed), la coordination de l'action de la justice et des directions de l'action sociale, l'amélioration des modes d'intervention auprès des familles, l'organisation des services de l'aide sociale à l'enfance et aux familles, le développement de la prévention et enfin l'évaluation de l'impact de la réforme. Le ministre de la Solidarité a indiqué que cette réforme doit être mise en œuvre immédiatement, par conséquent il est impératif de mettre en place les textes législatifs et réglementaires nécessaires. Le séminaire, organisé conjointement avec l'Unicef, est une occasion pour jeter les fondements sur lesquels va reposer la réforme du système algérien. Outre les représentants de la Dgsn et de la Gendarmerie nationale qui ont pris part à ce séminaire, des intervenants belges et canadiens et français participent aux différents travaux. Par ailleurs, Ould Abbes a appelé à délimiter les compétences des travailleurs sociaux et des juges des mineurs. Ainsi, le nouveau système clarifierait les domaines d'intervention de ces deux intervenants et améliorerait la coordination de la protection administrative et judiciaire des mineurs. En outre, il assurerait de meilleurs services de protection de l'enfance et répondrait à ses besoins. Pour rappel, la protection des enfants est garantie par la convention internationale de droits de l'enfant, ratifiée par l'Algérie.