Résumé de la 63e partie n Surprise de taille au procès de Marie Lafarge : alors que les experts déclarent que les organes de Charles ne contiennent pas de poison, les liquides qu'il a absorbés en contiennent ! Le vieux pharmacologue a fini. Le procureur Decous se lève aussitôt. — cette expérience, dit-il, rend justice à la persévérance ! C'est de nouveau le tollé. Les quelques personnes convaincues de la culpabilité de Marie Lafarge triomphent : ainsi, elle a bien empoisonné les aliments et les médicaments qu'elle lui a fait absorber ! Les partisans de l'accusée, les «lafargistes» crient. — on s'est trompé ! — il faut annuler cette expertise ! — libérez Marie Lafarge ! Mais Decous ne se laisse pas intimider. Il peut maintenant défendre sans crainte ses hypothèses. — je maintiens la thèse que cette femme a empoisonné son mari ! On crie, on dresse le poing, mais le procureur est imperturbable. — puisque la science apporte des résultats contradictoires, l'opportunité nous est offerte de faire venir M. Orfila de Paris ! Il regarde me Paillet, effondré par le rapport des experts. — de toute façon, la défense a toujours demandé la présence de l'éminent savant. — Eh bien, aujourd'hui, nous allons accéder à son désir… M. Orfila, j'en suis sûr, parviendra à résoudre les contradictions surgies au cours de ce procès ! Me Paillet acquiesce. De toute façon, il n'a pas le choix. Il se dit aussi que l'arrivée d'Orfila va enfin trancher la question. Il n'oublie pas l'aide que lui a fournie le chimiste pour contrer les expertises des médecins de Brive. Il est persuadé que les méthodes d'Orfila aideront au règlement du procès. Le Tribunal dépêche un envoyé à Bordeaux pour télégraphier à Orfila sa décision. Le lendemain, Orfila répond qu'il sera à Tulle le jour suivant. Il arrive et va aussitôt voir le président. — j'accepte de refaire l'autopsie, à la fois du corps et des échantillons de nourriture et de médicaments, mais j'exige que les expériences se fassent en présence de tous les experts mêlés à l'affaire. — c'est une sage décision ! — je voudrais que tout se passe dans la clarté… — on fera selon vos désirs. — je ne voudrais pas qu'on m'accuse d'avoir utilisé des appareils et des produits contenant de l'arsenic, c'est pourquoi, j'ai décidé de n'utiliser que les appareils et les produits d'ici, uniquement d'ici ! — j'admire votre sagacité ! — ce sont là mes seules exigences. — alors, mettez-vous au travail, il est temps d'arriver au terme de ce procès ! Les analyses commencent aussitôt, dans une salle du tribunal et se prolongent toute la nuit du 13 au 14 septembre. (à suivre...)