Résumé de la 61e partie n Tandis qu'une nouvelle autopsie est lancée, le procès continue. On interroge Marie Lafarge, mais elle ne donne aucune explication raisonnable. Le moment attendu de la lecture du rapport de la dernière autopsie arrive. C'est le moment crucial du procès et chacun sait que c'est maintenant que la culpabilité ou l'innocence de l'accusée sera proclamée. Les experts, de retour du Glandier, arrivent au Tribunal. Il y a les médecins de Brive, les pharmacologues, Dubois, père et fils, et le chimiste Dupuytren. Ils commencent par déposer dans la salle du tribunal deux caisses bien emballées et déclarent aux représentants de la justice : — nous remettons à la justice les matières que nous avons examinées. Dans son rapport, le greffier note : «La table où reposaient les caisses a été entourée par les dames dont les plus courageuses maîtrisaient avec peine, au moment de l'ouverture des récipients, le sentiment d'horreur qui toutefois cédait place à la curiosité. Sur proposition des experts, il a été décidé que certaines analyses chimiques seraient effectuées dans la rotonde au sein même du palais de justice… Des sentinelles ont été placées devant les deux entrées de la rotonde…» Dans l'après-midi, alors que tout le monde attend avec impatience la reprise des débats, les experts font leur entrée dans la salle d'audience. — messieurs les experts, demande le procureur, qui avez-vous délégué pour lire votre rapport ? — Moi, dit Dupuytren. — alors, veuillez monter à la barre. Le chimiste monte à la barre. Tous les regards sont braqués sur lui. Marie Lafarge feint le calme, mais comme les autres, elle brûle d'impatience. Dupuytren lit, d'une voix monocorde, son rapport. Il décrit la procédure utilisée, l'appareil de Marsh, puis arrive aux premières conclusions. «Nous avons introduit le liquide obtenu dans l'appareil de Marsh et nous n'avons pas constaté la moindre trace d'arsenic !» Il y a un grand tumulte dans la salle. On crie, on se lève, on s'embrasse, on applaudit. — bravo ! bravo ! Marie Lafarge, elle, est souriante. Des gens voudraient la porter en triomphe, mais les forces de l'ordre les empêchent d'arriver jusqu'à elle. — silence ! silence ! crie le procureur. Le calme revient. — veuillez continuer ! — nous avons ensuite introduit dans l'appareil de Marsh des prélèvements de la rate, des poumons, du cœur, des intestins et du cerveau… Il s'arrête et regarde la salle. — continuez, dit le procureur. — Eh bien, il n'y avait pas de trace d'arsenic ! Le docteur Massenat, qui avait trouvé de l'arsenic dans la première autopsie, fait son mea culpa. — je reconnais que je me suis trompé la première fois, j'ai appris à me servir de l'appareil de Marsh, je suis arrivé à la même conclusion que mes collègues ! (à suivre...)