Résumé de la 62e partie n Les experts dépêchés pour faire une nouvelle expertise reviennent avec un rapport révélant que tous les prélèvements effectués sur le cadavre de Charles Lafarge ne contiennent pas d'arsenic ! C'est de nouveau l'explosion. Pour me Paillet, c'est l'apothéose. On le félicite, on le congratule, les journalistes l'interviewent. Le président rétablit difficilement le silence. Me Paillet, très euphorique, demande à prendre la parole. — messieurs, dit-il, enfin, nous avons la preuve que le corps de Charles Lafarge ne contient pas d'arsenic… Pas le moindre atome d'arsenic ! De toute façon, ce résultat, je le connaissais à l'avance ! Les premières expertises ? Ce n'était qu'un malentendu… Il reprend sa place, persuadé d'avoir mené à terme sa mission. On attend que le procureur lève la séance, mais il ne le fait pas. C'est qu'il n'oublie pas les premières expertises, c'est qu'il reste toujours persuadé de la culpabilité de Marie Lafarge. — les expertises ont porté sur les organes du défunt, mais on ne doit pas oublier, qu'il reste d'autres échantillons qui n'ont pas été examinés ! Il s'agit des liquides absorbés par le défunt ainsi que la boîte de malachite de Marie Lafarge. Il serait bon de les faire analyser au moyen de l'appareil de Marsh. Cette déclaration jette un froid dans la salle. — de toute façon, ce ne sera qu'une formalité, ce sera apporter une preuve supplémentaire… Me Paillet, d'abord surpris, sourit. La remarque s'adresse à lui, et c'est donc le cœur léger, qu'il acquiesce de la tête. Le procureur sourit. — Parfait, alors nous allons profiter d'une suspension de séance pour faire les analyses… J'invite messieurs Dubois, père et fils, a rejoindre la salle où sont entreposés les échantillons et à faire les analyses. Les deux pharmacologues se pressent de rejoindre la salle indiquée. — j'invite Madame Lafarge à se retirer et prendre du repos… La jeune femme se lève et adresse un sourire à ses admirateurs qui remplissent presque entièrement la salle. Me Paillet, lui, discute, avec les journalistes, de l'issue du procès. Pour lui, il n'y a pas de doute, on s'achemine vers l'acquittement de sa cliente. On l'interroge sur l'hostilité apparente du procureur. — il lui faut un coupable… mais ce ne sera pas Marie Lafarge. Il ne cesse d'invoquer la science, eh bien, la science va lui donner tort. Quant aux derniers examens qu'il vient de demander, ils finiront par montrer qu'il s'est trompé sur toute la ligne. A la reprise de la séance, les experts font leur entrée. Tous les regards se braquent sur eux. — messieurs, demande le procureur, avez-vous achevé vos analyses ? — oui, votre honneur. — alors, donnez-nous lecture de votre rapport. Dubois père monte à la barre. Il prend ses notes, mais hésite à les lire. — nous vous écoutons, dit le procureur — Eh bien, nous avons examiné les échantillons, ils contiennent tous de l'arsenic. Le lait de poule contient une dose capable de tuer dix personnes ! (à suivre...)