Attitude n Les spécialistes conseillent aux parents de ne pas laisser l'enfant se sentir mal, afin qu'il ne culpabilise pas. Si certains combattent la maladie par leur volonté de fer et l'aide des parents et arrivent à surmonter cette dure épreuve, d'autres, en revanche, abattus par la maladie ou démoralisés, se résignent à leur nouveau mode de vie fait d'injections, d'analyses et de lits d'hôpitaux, croyant dans leur petite tête que l'hospitalisation signifie le divorce d'avec l'école. Pourtant, il existe de belles expériences au niveau des CHU de Blida et d'Alger où des classes ont été ouvertes au profit des enfants malades, afin de leur permettre d'être à jour lorsqu'ils quitteront l'hôpital. Des expériences intéressantes qu'il faudra généraliser selon certains parents d'enfants malades, des médecins et des pédagogues. En effet, une équipe de jeunes cadres, composée de conseillers pédagogiques, de psychologues, de médecins, d'enseignants et de membres de l'association El-Badr d'aide aux malades atteints de cancer, vient d'établir depuis près de 3 mois une plateforme d'un programme pédagogique au sein des hôpitaux, baptisé «Horizon bleu» pour l'accompagnement de l'élève malade. Le projet sera proposé aux instances spécialisées (ministère, directions de l'éducation…) dans moins de 2 ans, selon Abdou Joucdar, conseiller pédagogique. «C'est un Projet pédagogique de scolarisation adaptée (Ppsa) dont les principaux objectifs sont de rendre au malade son statut d'élève, amener le jeune à pratiquer une activité intellectuelle en conformité avec ses potentialités et mettre en place un dispositif qui permettra une scolarisation à domicile si cela s'avère nécessaire», a-t-il indiqué. Il est à signaler que ce projet d'école est déjà opérationnel depuis près de 3 mois à l'hôpital Hassiba-Ben-Bouali de Blida en sachant qu'une classe fonctionne depuis près d'une année dans ce même hôpital grâce à la proposition de l'association El-Badr et en collaboration avec les services de la santé de la wilaya et ceux de l'éducation nationale qui ont mis à la disposition de cette classe, 2 enseignantes. «C'est une pédagogie d'un enfant différent pour ne pas devenir différent», explique le conseiller pédagogique qui ajoute que le Ppsa vise, aussi, de permettre à l'élève hospitalisé de poursuivre le programme des activités scolaires, de limiter les risques d'échec scolaire, maintenir les liens avec l'école d'origine et le monde extérieur et participer à la prise en charge pluridisciplinaire thérapeutique et éducative (stimulation, évaluation, rééducation) à partir de stratégies personnalisées d'apprentissage. La scolarisation à l'hôpital vient donc, selon M. Joucdar, pour éviter la rupture scolaire et aider l'enfant à retrouver des repères extra-hospitaliers lorsqu'il revient en classe ordinaire, ce qui favorisera son intégration. «Nous apportons une technique appropriée pour l'aider à mieux réintégrer l'école d'origine comme s'il n'a jamais quitté les bancs de l'école et banaliser ainsi son séjour à l'hôpital», indique le spécialiste.