Difficulté n Selon les spécialistes, 50% des insuffisants rénaux nécessitant une greffe ne trouvent pas de donneur. On déplore, donc, toujours une grande pénurie d'organe et les autorités peinent à sensibiliser les citoyens. Cela, malgré les campagnes menées par le ministère de la Santé, les associations et même le ministère des Affaires religieuses. Ce qui oblige les patients à recourir à la dialyse. «Cette méthode ne constitue pas une solution», déplore le pr Rayane. Pour lui, l'idéal est d'arriver à greffer les malades. La greffe rénale s'avère, donc, le seul moyen à même de mettre fin aux souffrances de l'insuffisant rénal chronique. Le don émane généralement d'un proche : un frère, une sœur, une mère mais ce n'est pas toujours évident. Le problème d'adaptation se révèle parfois décourageant. Ce qui veut dire qu'il faut chercher d'autres volontaires pas nécessairement parmi les proches. «Après la réactivation du programme de transplantation d'organes en 2005, nous avons mené plusieurs campagnes en collaboration avec le ministère de la Santé, mais pour des raisons liées aux mentalités et aux croyances, il s'est avéré difficile de convaincre les gens», regrette le président de la Sandt. Depuis la première greffe rénale et jusqu'à aujourd'hui, 495 transplantations rénales à partir de donneurs vivants apparentés ont été réalisées. Néanmoins, le prélèvement à partir de cadavres traîne encore. Les possibilités de prélèvements sur cadavres et malgré les dispositions législatives favorables (la loi 85-05 du 16 janvier 1985 et la loi 95-17 du 13 juillet 1995), restent limités en raison de préjugés que la science aussi bien que la religion trouvent, pourtant, infondés. Il est à noter que la première greffe rénale à partir d'un rein de cadavre a été réalisée en 2005 au CHU de Constantine. Des cris de détresse sont lancés un peu partout dans le pays pour venir au secours des malades et parvenir à constituer une banque d'organes comme cela existe dans plusieurs pays, ailleurs. D'après les spécialistes, ce procédé, appliqué dans de nombreux pays du monde, dont l'Arabie saoudite, demeure la seule solution pour combler le déficit signalé en matière de don d'organes. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation qui ont été menées et le lancement des cartes de donneurs, les Algériens ne se portent pas volontaires à offrir leurs reins après leur décès. «Actuellement nous n'avons recensé que 500 volontaires à l'échelle nationale, un nombre qui demeure très loin de notre objectif qui consiste à atteindre 1 million de volontaires», regrette le Pr Rayane.