La 7e édition du Festival international de jazz, Dimajazz de Constantine, inaugurée dans la soirée de jeudi, a fait vibrer la ville du Vieux Rocher dès son ouverture. Malgré la pluie qui a quelque peu contrarié les organisateurs en cette fin de printemps, le festival a également investi la rue, offrant un moment de spectacle de qualité grâce au groupe français Mardi Brass Band, qui a ouvert le bal par une parade à travers les grandes artères de la ville depuis la place de la Pyramide, jusqu'au théâtre qui abrite la manifestation. Cette formation a surpris et enchanté les passants qui ont été entraînés dans le sillage d'une prestation qui fut un spectacle autant pour les yeux que pour les oreilles. Les costumes blancs, les chapeaux dorés et, surtout les instruments rutilants des musiciens, dont le géant et impressionnant soubassophone (appelé aussi sousaphone et qui est porté en équilibre sur l'épaule, permettant d'en jouer en marchant), ainsi que leurs sautillements allègres et légers ont contribué au spectacle autant que la prestation tout en rythme du groupe qui a emballé la rue en un clin d'œil. D'autant que les Constantinois ont été autant surpris que ravis par l'interprétation, en fin de parade, d'un morceau algérien connu, Dour Biha Ya chibani, chanté sans accent et repris en chœur par le public. Sur scène, Mardi Brass Band a poursuivi sur sa lancée en traversant la salle pour monter sur scène avant d'en redescendre à nouveau à la fin de sa prestation, provoquant le délire du public tant ce groupe semble se nourrir de la communion. Enchaînant les surprises, la soirée d'ouverture du festival se poursuivra avec un spectacle du Tony Allen Band , un groupe réunissant musiciens nigérians et français qui parviennent à allier la magie des rythmes africains et la puissance des instruments modernes. Loin de s'essouffler le Dimajazz de Constantine qui se tiendra, pour la 1re fois, durant 8 jours, a réussi à être cette hirondelle qui fait, depuis le mois de mai 2003, le printemps musical de Constantine.