Résumé de la 80e partie n Suivant son instinct maternel, Mrs Sprot tire sur la ravisseuse qu'elle atteint d'une balle mortelle à la tête. Betty, quant à elle, est saine et sauve... Elle (Mrs Sprot) jeta un coup d'œil aux lames qui se brisaient, là-bas, tout en bas, au pied de la falaise, et frissonna. Le débat judiciaire concernant la mort de la ravisseuse se tint quelques jours plus tard. Il avait été repoussé en attendant que la police puisse identifier la femme, une réfugiée polonaise du nom de Wanda Polonska. Après la scène dramatique qui s'était déroulée sur la falaise, Mrs Sprot, à la frontière du coma, et Betty avaient été ramenées à Sans Souci. On s'était affairé, à grand renfort de bouillottes et de tasses de thé, et l'appoint d'un grand verre de cognac, à réconforter l'héroïne de la soirée. Le capitaine Haydock, de son côté, avait immédiatement pris contact avec les policiers et les avait conduits jusqu'au lieu du drame. En temps normal, le fait divers aurait certainement tenu une grande place dans les journaux. Mais avec les inquiétantes nouvelles de la guerre, les journalistes n'y consacrèrent que de brefs paragraphes. Aussi bien Tommy que Tuppence se devaient d'apporter leur témoignage. Mais, dans l'éventualité où les reporters auraient jugé bon de photographier les témoins, Mr Meadowes souffrait d'on ne savait trop quoi à un œil, ce qui le contraignait à porter un bandeau qui transformait sa physionomie, tandis qu'un vaste chapeau dissimulait presque complètement les traits de Mrs Blenkensop. Il se trouva, cependant, que l'intérêt se porta exclusivement sur Mrs Sprot et sur le capitaine Haydock. Mr Sprot, convoqué en toute hâte par télégramme, était arrivé ventre à terre à Sans Souci, mais il avait dû en repartir dès le lendemain. On l'avait trouvé agréable, mais dénué de personnalité. La procédure s'ouvrit par l'identification formelle du cadavre par une certaine Mrs Calfont, femme aux lèvres minces et aux yeux perçants, qui se consacrait depuis plusieurs mois à l'aide aux réfugiés. Wanda Polonska, expliqua Mrs Calfont, était arrivée en Angleterre en compagnie d'un de ses cousins et de sa femme qui étaient, pour autant qu'elle puisse le savoir, ses seuls proches. A son avis, la Polonaise était assez déséquilibrée. D'après le peu qu'elle avait dit d'elle-même, on savait qu'elle avait vécu en Pologne des événements horribles et que sa propre famille, y compris ses enfants, avait été tuée. Soupçonneuse et taciturne, elle n'avait jamais manifesté la moindre gratitude pour l'aide qui lui était apportée. Elle parlait souvent toute seule, et ne paraissait pas normale. On lui avait trouvé un emploi de domestique, mais elle avait quitté ses patrons depuis plusieurs semaines sans prévenir la police. Le coroner demanda pourquoi les cousins n'étaient pas présents à l'audience. Ce fut l'inspecteur Brassey qui fournit l'explication de cette absence : le couple, déclara-t-il, se trouvait en détention, conformément à la loi sur la Défense du royaume, pour avoir commis des infractions relatives à une base navale. (à suivre...)