Résumé de la 83e partie n Le procès sur la mort de la ravisseuse commence. On interroge Mrs Sprot qui semble très affectée d'avoir assassiné une personne, puis vient le tour de Haydock ... Mrs Blenkensop se borna à un bref témoignage, qui confirmait celui du capitaine de frégate. Ce fut ensuite le tour de Mr Meadowes. — Vous êtes d'accord avec le capitaine Haydock et avec Mrs Blenkensop sur la manière dont les choses se sont passées ? — Oui, répondit Tommy. Cette femme était dans un tel état qu'il était impossible de l'approcher. Elle était sur le point de se jeter dans le vide, ou d'y jeter l'enfant. Il y eut encore quelques témoignages. Enfin, le coroner, s'adressant au jury, indiqua que les faits démontraient que Wanda Polonska avait trouvé la mort de la main de Mrs Sprot, agissant, en quelque sorte, en état de légitime défense. Il n'existait aucun élément de preuve permettant de déterminer la condition psychique de la morte. On ne pouvait écarter l'idée qu'elle n'ait été mue par une haine maladive de l'Angleterre. En outre, certains des colis distribués aux réfugiés portaient les noms des donateurs et donatrices, et peut-être était-ce de cette manière que Wanda Polonska avait été amenée à connaître le nom de Mrs Sprot et son adresse, mais il n'était pas facile de comprendre pourquoi elle avait enlevé l'enfant. On pouvait retenir comme plausible la conjecture qu'elle avait agi sous l'emprise de la folie. Wanda Polonska, à en croire ses propos, avait subi en Pologne de grandes souffrances, qui lui avaient, peut-être, détraqué le cerveau. Mais elle pouvait aussi avoir été un agent ennemi. Le jury rendit un verdict conforme aux conclusions du coroner. Le lendemain de l'audience, Mrs Blenkensop et Mr Meadowes se retrouvèrent pour comparer leurs impressions. — Exit Wanda Polonska, et nous voici gros jean comme devant, commenta Tommy, morose. Tuppence hocha la tête. — Oui. Ils ont coupé la chaîne aux deux bouts, non ? Pas de papiers. Pas la moindre indication de la provenance de l'argent dont ses cousins et elle disposaient. Et pas de trace des gens avec lesquels ils pouvaient être en affaires. — Sacrément trop efficaces, grinça Tommy. Tu sais, Tuppence, je n'aime pas la tournure que prennent les événements. Tuppence acquiesça silencieusement : les nouvelles étaient loin d'être rassurantes. L'armée française battait en retraite et il paraissait douteux qu'elle puisse repartir à la contre-attaque. On achevait l'évacuation de Dunkerque. D'évidence, la chute de Paris n'était plus qu'une question de jours. Chacun découvrait, effaré, qu'on n'avait ni les armes ni les équipements pour résister au déferlement des divisions blindées allemandes. (à suivre...)