Résumé de la 84e partie n Le résultat du procès n'a rien d'extraordinaire, juste que la ravisseuse avait agi sous l'emprise de la folie, vu les souffrances qu'elle avait subies ultérieurement ... Est-ce que ça vient de notre côté brouillon et de notre indolence habituels ? s'interrogea Tommy. Ou bien y a-t-il derrière tout cela une machination soigneusement planifiée ? — Il y a un plan, je crois. Mais personne ne pourra jamais le prouver. — Tu as raison. Nos adversaires sont fichtrement trop malins. — On est en train de faire une jolie rafle de toute cette pourriture. — Oh ! on met la main sur les gens les plus voyants, mais je ne crois pas une seconde que nous coincions les cerveaux qui mènent la danse. Des cerveaux, une organisation, un plan soigneusement manigancé – un plan qui met à profit nos tergiversations imbéciles, nos querelles sordides, notre immobilisme. — C'est bien pour ça que nous sommes ici, rappela Tuppence. Et que nous devons obtenir des résultats. — Nous avons déjà avancé. — Oui. Karl von Deinim et Wanda Polonska. Des seconds couteaux. — Tu penses qu'ils travaillaient ensemble ? — Ils devaient, forcément, lâcha Tuppence, pensive. Souviens-toi que je les ai vus se parler. — Alors, ce serait Karl von Deinim qui aurait organisé l'enlèvement de Betty ? — Oui, j'imagine. — Mais pourquoi ? — Je sais bien... Je n'arrête pas d'y penser et d'y repenser. Ça ne tient pas debout. — Enfin, pourquoi enlever cette gosse ? Qui sont les Sprot ? Ils n'ont pas d'argent – donc ce n'est pas pour toucher une rançon. Et aucun des deux n'est employé par l'Etat. — Je sais, Tommy. C'est parfaitement incompréhensible. — Est-ce que Mrs Sprot a une idée, elle ? — Cette femme, grinça Tuppence, n'a pas plus de cervelle qu'un moineau. Elle est tout bonnement incapable de penser Elle dit juste que c'est bien le genre de choses que font ces horribles Allemands. — Quelle gourde ! Les Allemands ne sont pas des plaisantins. S'ils ont envoyé un de leurs agents enlever la gosse, c'est qu'ils avaient une bonne raison de le faire. — Tu vois, j'ai l'impression que Mrs Sprot pourrait nous la dire, cette raison, si seulement elle voulait bien réfléchir Il doit y avoir quelque chose – un renseignement dont elle est entrée en possession par hasard, peut-être sans s'en douter. — Ne dites rien. Attendez nos instructions, souffla Tommy, citant les termes du message trouvé dans la chambre de Mrs Sprot. Nom d'une pipe, ça doit bien vouloir dire quelque chose ! — Bien sûr, ça doit vouloir dire quelque chose. Mais tout ce que j'imagine, c'est que quelqu'un a confié, Dieu sait quoi, à Mrs Sprot ou à son mari – peut-être justement parce que ce sont des gens tellement quelconques que personne ne penserait à les soupçonner. (à suivre...)