Sort n Dame Coupe a finalement tranché : elle a choisi, jeudi au terme d'une finale disputée sous une chaleur caniculaire, le CR Belouizdad. Pourtant, c'est le CA Bordj Bou-Arréridj qui a dominé les débats et méritait aussi d'être sacré au vu de l'ensemble de la partie. Mais en football, l'adage est pourtant bien connu : dominer n'est pas gagner. Et à l'occasion de cette 45e finale de Coupe d'Algérie Mohand-Maouche entre le CR Belouizdad et le CA Bordj Bou-Arréridj, on pourra lui en rajouter un autre : une finale de coupe, on ne la joue pas on la gagne. C'est ce qu'ont fait les Belouizdadis en allant au bout de leurs ambitions, gérant la rencontre en fonction de leurs forces et de leurs faiblesses, en jouant au roseau qui courbe, mais ne rompt pas. Dépassés dans le rythme, dominés dans le jeu, menés au nombre des occasions sérieusement offertes, les hommes de Henkouche ont vraiment sué avant de laisser leur sort entre les mains d'un gardien qui marquera pour longtemps l'histoire du club et surtout de l'épreuve populaire. Ahmed Fellah, préféré stratégiquement à l'international Ousserir, avait la main heureuse depuis qu'il a ruiné, aux 16es de finale, l'objectif des Mouloudéens d'aller le plus loin possible dans cette compétition. Depuis qu'il a écarté, à lui seul, la coriace formation du WA Tlemcen en quarts de finale, toujours dans l'épreuve fatidique des tirs au but. Comme on dit : jamais deux sans trois, et à Fellah de remettre cela en finale face à une vaillante équipe bordjie dont le gardien avait, lui, passé plutôt un après-midi plus tranquille. Merouane Kial, 37 ans, rêvait comme un gosse de remporter cette coupe et mettre un terme à sa longue carrière avec un titre qui le ferait entrer dans la légende de la même façon qu'il a pénétré dans l'histoire de son club et celle du football algérien. Mais que pouvait faire le pauvre Kial lorsque ses attaquants avaient vendangé au moins quatre ou cinq occasions de mener à la marque, comme ce tir sur la transversale de Hachoud, cette frappe mal cadrée par ce même joueur et ce face-à-face d'Essomba à deux minutes de la fin des prolongations et cette balle que tout le monde voyait dedans, mais que Fellah détourna en corner. Là, les Bordjis, joueurs et supporters, avaient peut-être compris que ce n'était pas vraiment leur jour de chance. D'autant que pour la séance des penaltys qui se profilait, les coéquipiers du pauvre Bentayeb, absent pour cause de blessure, devaient affronter ce monstre de Fellah. Ce dernier était chaud, très concentré, bien dans son match car très sollicité durant la partie contrairement à Kial et prêt à bondir sur toutes les balles adverses. La suite, tout le monde la connaît et c'est Fellah, grâce à ses trois arrêts décisifs et à ses exploits, qui entre dans la légende. Le Chabab gagne ainsi sa sixième coupe, égalant le nombre de trophées que le Mouloudia d'Alger et l'Entente de Sétif qui, tous les trois, en possèdent une seule de moins que l'USM Alger qui reste incontestablement la spécialiste de l'épreuve populaire avec ses 16 finales, dont sept gagnées. Les gars de Laâqiba peuvent se targuer d'être justes derrière leurs voisins de Soustara avec huit finales qui illustrent parfaitement cette histoire d'amour, ce flirt qui dure depuis les années 1960-70 et ce grand club. En grands sportifs, les Belouizdadis ont reconnu que les Bordjis leur étaient supérieurs durant la rencontre, mais qu'eux en revanche, personnifiaient l'idée qu'en football tout est possible et qu'il faut y croire. Les Rouge et Blanc y ont cru depuis les premiers tours jusqu'à l'apothéose finale comme portée par une destinée mystique car en football rien n'est tout à fait un hasard. Les choix des dirigeants, et à leur tête le président Kerbadj, se sont avérés justes et payants, et c'est tant mieux pour les valeurs que véhicule ce CRB version 2009 digne successeur de ses aînés. Le parcours du vainqueur 32es de finale : A M'sila : NRB Tazeguert-CRB (0 à 2) 16es de finale : A Tizi Ouzou : CRB-MCA (0 à 0, 4 t.a.b à 1) 8es de finale : A Sétif : CRB-CAB (1 à 0). uarts de finale : A Relizane : CRB-WAT (1 à 1, 3 t.a.b à 2) Demi-finales : À Sétif : CRB-USMAn (1 à 0) Finale : A Blida : CRB-CABBA (0 à 0, 2 t.a.b à 1)