Architecture n Des spécialistes et des chercheurs de plusieurs wilayas du pays se sont donné rendez-vous à Tizi Ouzou pour un séminaire sur l'habitat traditionnel. Ce séminaire organisé par la direction de la culture, a débuté avant-hier, dimanche et doit prendre fin ce mardi. Lors de l'ouverture officielle des travaux, Youcef Merrahi, SG du Haut-Commissariat à l'amazighité, a rappelé l'état de dégradation avancée de l'habitat ancien à cause de son abandon par ses propres occupants qui, dans leur quête de plus de commodités, ont construit de nouvelles maisons d'une architecture qui ne reflète en rien notre culture et notre identité algériennes. C'est le cas en Kabylie, souligne-t-il, où il y a une dénaturation du bâti traditionnel qui répondait à des exigences liées au sol, au climat et au relief. il conclura son intervention en soulignant que le séminaire doit aboutir sur des recommandations à appliquer sur le terrain, sinon ce ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau, une rencontre pour se rencontrer. Pour sa part, Aït Aïssi Hachimi, ancien directeur de la culture à Tizi Ouzou, mettra l'accent sur la nécessité de sauvegarder ce qu'il reste de l'habitat traditionnel et sortir du colloque avec des propositions de réhabilitation de villages kabyles qui ont presque tous perdu leur identité. Pour ce faire, dira-t-il, il faudra trouver le moyen d'intégrer les spécialistes et les professionnels du domaine ainsi que les responsables concernés dans un projet à mettre en place pour une prise en charge effective de ce patrimoine. Ouguenni Yacine, architecte, estime que si la prise en charge du patrimoine coince aujourd'hui, c'est parce qu'en dépit de l'arsenal juridique mis en place, il y a un problème de définition des responsabilités de chaque intervenant, «car dire le patrimoine est l'affaire de tous, a créé une sorte d'embouteillage où personne ne fait rien en définitive», précise-t-il. Une fois les tâches définies ajoute l'intervenant, nous pourrons alors nous pencher d'une manière plus efficace sur d'autres questions relatives, entre autres, à la procédure de réhabilitation elle-même. Les travaux du séminaire se poursuivent jusqu'à ce jour, au niveau de la maison de la culture Mouloud-Mammeri et mercredi les participants pourront découvrir un village kabyle sauvegardé grâce à 6 familles qui n'ont pas quitté leurs vieilles maisons et à la persévérances d'une vieille dame qui donne du courage aux autres habitants. Il s'agit du village Ath l'Kaïd de la commune d'Agouni Gueghrane (dans la daïra de Ouadhia).