Forum n Les nouvelles mesures publiques en matière d'investissement ont été, hier, au centre des débats au niveau du Centre de presse d'El-Moudjahid. Ces mesures, dictées par une conjoncture internationale particulière, doivent être accompagnées par des textes d'application afin de garantir la sécurité juridique de l'environnement économique du pays et par la même sauvegarder les intérêts du pays en favorisant la production nationale. C'est du moins que qu'ont relevé les différents experts ayant participé, hier, à la table ronde organisée au centre de presse d'El-Moudjahid. Pour rappel, les instructions du gouvernement concernent l'investissement étranger, le régime Andi, la réduction des importations et la régulation du commerce extérieur. Dans son intervention, Driss Yalaoui, expert en économie, a souligné que l'environnement actuel des investissements n'encourage pas l'investissement local à cause de la concurrence déloyale des entreprises étrangères qui bénéficient d'énormes avantages à même de leur garantir le monopole sur le marché national. «L'ouverture du marché n'a pas encore porté ses fruits et la concurrence déloyale entre les entreprises nationales et étrangères bloque la lancée des acteurs financiers», dira-t-il. Pour sa part, le sénateur Mohamed Khodja a tenu à dénoncer les investisseurs étrangers qui profitent de la souplesse de notre cadre économique pour transférer des devises ailleurs. «Ils ne sont pas sérieux. Les étrangers viennent, réalisent des bénéfices et repartent», remarque-t-il. Chiffres à l'appui, le parlementaire algérien se réfère aux 120 000 PME et PMI qui ont été l'œuvre des différents dispositifs de l'Etat alors que les IDE sont censés contribuer au développement de ce genre d'entreprises. M. Khodja a évoqué également la facture des importations qui s'élève à 40 milliards de dollars contre 2 milliards en matière d'exportation hors hydrocarbures. De son côté, le consultant Réda Amrani a constaté que ces mesures n'ont pas été accompagnées de textes d'application, ce qui signifie qu'elles ne seront pas appliquées, du moins dans l'immédiat. Par ailleurs, ce même intervenant a mis en garde contre l'intuition et le revirement fréquent des lois concernant la stratégie économique du pays. Cette situation se répercutera, avertit-il, négativement sur le développement et pourrait remettre en cause la sécurité juridique de l'environnement économique du pays. Pour le représentant de l'Ansej, Belloul Mebrouk, le vrai investissement doit se faire au niveau des ressources humaines en favorisant la formation et en encourageant les porteurs de projets pour l'octroi des crédits bancaires. «L'Etat doit chercher des formules et des mécanismes pour inculquer la culture de la création d'entreprises chez les étudiants» estime-t-il. Intervenant lors des débats, Maître Ahmed Redha Boudiaf a relevé, par ailleurs, que les dispositifs mis en place ne peuvent, en aucun cas, être remplacés par des circulaires. Cela porte, dira-t-il, atteinte à la sécurité juridique. «On ne remplace pas des dispositifs législatifs par des circulaires mais par des nouvelles lois», a-t-il clarifié. Enfin, s'agissant de types d'investissements jugés nécessaires par les experts dans le chapitre des IDE, ils préconisent qu'ils soient dans des secteurs stratégiques, c'est-à-dire des projets qui génèrent de l'emploi et contribuent au transfert technologique au pays.