Le nouveau plan adopté en 2007 a buté sur plusieurs obstacles. Son application est différée pour, au minimum, un an. «La mise en application du nouveau Plan comptable national, prévue pour le mois en cours, est finalement différée pour l'année 2010.» C'est ce qu'a affirmé, hier, M.Hamdi Mohamed, président de l'Ordre des experts comptables et commissaires aux comptes, lors d'une conférence tenue au centre de presse d'El Moudjahid. Ce plan dont la mouture a été adoptée au mois de novembre 2007 en remplacement de celui prévu par l'ancienne loi de 1975, a buté sur plusieurs obstacles. Le plus important est, selon M.Hamdi, celui du manque de formation du personnel professionnel chargé de son application. Ainsi, lors de l'adoption de ce plan, il a été tracé un programme de formation de 600.000 professionnels qui veilleront à sa mise en oeuvre. Seulement, a regretté M.Hamdi, à ce jour, il n'y a que 4000 personnes formées sur le nouveau système. Il a, par ailleurs, estimé à 30 jours, à raison de 103000 dinars chacun, le coût et la durée de la formation. Ainsi, cette réalité qui n'est d'ailleurs pas nouvelle en Algérie, s'est reflétée négativement sur un projet d'envergure nationale, voire même internationale tant il répond à toutes les normes en matière de comptabilité. Le nombre de formateurs, qui ne dépasse pas une centaine est un autre problème de taille qui, selon le conférencier, demande à être solutionné. L'autre problème, qui a stoppé net la mise en application du nouveau plan, est relatif, quant à lui, au retard qu'a connu la diffusion des textes d'application du plan. «S'il y a des textes qui sont déjà diffusés, il faut dire qu'il y en a d'autres qui sont en souffrance de publication», a-t-il reconnu. Aussi, la nature du système économique national, la crise financière mondiale et le manque de mesures d'accompagnement dans sa mise en oeuvre pour les entreprises, sont d'autres causes qui retardent l'application du plan en question. Cela étant, le conférencier n'a pas omis d'émettre des propositions à même d'éviter un nouveau report de l'application du plan en 2010. Pour lui, la meilleure solution consiste à procéder à l'application graduelle de ce projet qui répond à toutes les exigences internationales en matière de traitement d'information financière. Il est également question, selon toujours M.Hamdi, d'intensifier les mesures d'accompagnement des entreprises dans la mise en application du nouveau plan. «Il s'agit de passer d'un système à un autre, ce qui nécessite de nouvelles méthodes et une nouvelle culture comptable et il suffit de préparer les entreprises à ce système basé sur les nouvelles réalités économiques du pays ainsi que sur les normes internationales en la matière», a-t-il souligné. Concernant les avantages du nouveau plan, le conférencier a indiqué que celui-ci est un facteur susceptible d'attirer l'investissement direct étranger en Algérie, puisqu'il permet une lisibilité claire du marché en matière de finances et de comptabilité. Selon lui, ce système peut même aider à lutter contre le commerce informel, de par son accessibilité à l'audit. Il peut également limiter l'évasion fiscale car il y a de plus en plus de rapprochement entre le système comptable et fiscal. Il permet enfin, a expliqué l'expert comptable Hamdi, de divulguer d'éventuelles anomalies et de détecter les premiers signaux de scandales financiers. Pour les objectifs du nouveau plan, Hamdi a souligné qu'il vise à adapter le système financier national au système mondial. Aussi et vu la situation actuelle de la scène économique mondiale, l'invité d'El Moudjahid a indiqué que «ce plan a une mission importante qui rentre dans la conjoncture actuelle et qui appelle une grande vigilance dans la gestion des ressources financières». A signaler enfin que les structures censées mettre en oeuvre ce nouveau plan sont les entreprises aussi bien publiques que privées, les institutions et les pouvoirs publics qui sont, faut-il le rappeler, les concepteurs du projet.