Les problèmes de financement de l'économie ont été au cœur du débat qui doit se poursuivre à l'occasion d'une réunion, lundi prochain, au siège du ministère, entre les banques publiques et plusieurs organisations patronales. Le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, a rencontré jeudi dernier une délégation du Forum de chefs d'entreprise et du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja. Le ministre des Finances et les opérateurs économiques, qu'il a “reçus à leur demande”, ont convenu “de procéder régulièrement à des échanges de points de vue sur les questions économiques et financières”. C'est du moins ce qui ressort du communiqué du ministère des Finances publié jeudi. Le ministre, indique le communiqué, a présenté aux chefs d'entreprise “les nouvelles mesure de la loi de finances complémentaire pour 2005 qui vient concrétiser la mise en œuvre du programme complémentaire de soutien à la croissance pour la période 2005/2009, doté d'une enveloppe budgétaire globale de 4 200 milliards de DA sur fonds publics”. Il s'agit principalement, affirme-t-on, de source patronale, des mesures d'assainissement de l'activité d'importation. Pour rappel, le texte de loi de finances complémentaire pour 2005, indique clairement que pour faire dans l'importation de produits destinés à la revente en l'état (produits finis), il faut se constituer en société dotée d'un capital minimum de 2 milliards de centimes. Le ministre des Finances lors d'une conférence de presse avait justifié ainsi la mesure : il y a aujourd'hui 40 000 importateurs dont 9 000 de personnes physiques (particuliers). Ces mesures, avait-il argumenté, sont dictées par le souci de professionnaliser l'activité d'importation. C'est que beaucoup d'importateurs, utilisant des registres du commerce loués, fictifs, disparaissent dans la nature, une fois l'opération effectuée, sans laisser de trace. Désormais, c'est aussi après vérification de l'existence d'un local, de surcroît adapté à la nature du produit importé, que ce type d'opérateur pourra exercer son activité. Ces mesures seront appliquées à partir de janvier 2006. La loi de finances complémentaire prévoit, aussi, que pour toute domiciliation bancaire, l'importateur doit payer une taxe de 10 000 dinars. Le communiqué du ministère des Finances relève qu'“un débat fructueux a permis de relever la pertinence du dispositif prévu par cette loi pour améliorer le fonctionnement du marché et renforcer la transparence des transactions”. Le Forum de chefs d'entreprise a souhaité que les organisations patronales soient consultées dans l'élaboration des lois de finances. Que leurs propositions soient recueillies avant l'adoption du texte. Les doléances du Forum des chefs d'entreprise semblent avoir été entendues. Le ministre des Finances leur a promis d'être plus à l'écoute de leurs propositions. D'ores et déjà le forum prépare des propositions à soumettre, incessamment, au gouvernement dans le cadre de l'élaboration du projet de loi de finances pour 2006. “Les questions de financement de l'économie ont été au cœur de ce débat, qui doit se poursuivre à l'occasion d'une réunion lundi prochain au siège du ministère à Alger, entre les principales banques publiques et plusieurs organisations patronales. Cette rencontre sera axée sur les politiques de financement bancaires et de crédit”, précise le communiqué du ministère des Finances. Les banques ont été, du reste, au centre des discussions, nous dit-on. Les opérateurs économiques reçus par l'argentier du pays, ont suggéré la nécessité d'augmenter les fonds propres des banques, pour, estiment-ils, renforcer leur d'intervention en matière d'octroi de crédit. Ils ont souligné aussi l'urgence du renforcement des capacités des banques en matière d'étude de dossier de crédit et d'expertise. Là aussi le ministre avait indiqué, au cours de la même conférence de presse, “qu'à la fin de l'année sera décidée une recapitalisation des banques publiques en raison du poids des créances non performantes dans leur portefeuille”. D'autres questions ont été soulevées par les chefs d'entreprise. Il s'agit entre autres de la mesure, instituée par la loi de finances pour 2003 relative à la réévaluation des immobilisations corporelles amortissables et non amortissables figurant au bilan clos le 31 décembre 2002 des entreprises et organismes régis par le droit commercial. La loi de finances pour 2003 avait fixé comme délai pour cette opération de réévaluation le 31 décembre 2004. Le délai a par la suite été prorogé par la loi de finances pour 2005 jusqu'au 31 décembre 2006. Cependant affirment les chefs d'entreprise les textes d'application ne sont pas encore publiés. Le forum des chefs d'entreprise a abordé avec le ministre la nécessité de réaliser rapidement l'autoroute Est-Ouest. La réalisation de cet important projet, de l'avis du forum, permettra sans nul doute de régler la question de la disponibilité du foncier industriel. Les zones industrielles qui seront créées tout au long du tronçon, et que le forum souhaite qu'elles soient gérées par les Chambres de commerce, ne seront qu'à 50 minutes maximum des grands centres urbains. Le Forum des chefs d'entreprise a eu à rencontrer auparavant le ministre de la Participation et de la Promotion des investissements ainsi que le ministre du Commerce. Il entrevoit une rencontre avec le ministre de la Petite et Moyenne entreprise ainsi que le nouveau président du Conseil économique et social. Le forum des chefs d'entreprise finalise actuellement un document sur le pacte économique et social. Un document, qui s'apparente à une feuille de route fixant des objectifs de croissance, de solidarité,… d'ici 2009 et qui sera accompagné d'une matrice d'actions et les échéances de leur réalisation. Meziane rabhi