Réactions n Le chef du gouvernement de la RASD, Taleb Omar, a dénoncé, hier à Madrid, la tentative du Maroc de dénaturer le principe du droit international à l'autodétermination pour «légitimer un fait accompli» au Sahara occidental. «La gravité de la position marocaine ne consiste pas seulement dans le rejet du référendum d'autodétermination, mais dans sa tentative de dénaturer le principe même du droit international à l'autodétermination, en le déformant unilatéralement pour forcer la légitimation d'un fait accompli colonial», a souligné le responsable sahraoui, à la clôture des travaux des 3es Journées des universités publiques de Madrid sur le Sahara occidental. «C'est là l'objectif de sa (Maroc, ndlr) fameuse théorie de ce qu'il considère comme réalisme politique, et avec laquelle il veut simplement pervertir la légalité internationale», a-t-il expliqué. Ce qui a amené le responsable sahraoui à s'interroger sur «la valeur» que peuvent avoir le système des Nations unies et les autres instances internationales qui doivent veiller à la légalité internationale. «Comment peut-on expliquer qu'au lieu de faire prévaloir la raison et la justice, ces instances internationales se confinent dans une attitude d'impuissance face à l'injustice de la force ?», s'est-il demandé, tout en dénonçant le fait que des «thèses aussi absurdes soient soutenues par des puissances comme la France qui ne cesse d'encourager le régime marocain dans sa position d'intransigeance et de mépris à l'égard de la légalité internationale». Le chef du gouvernement de la RASD, a estimé cependant que la crédibilité de l'ONU est aujourd'hui «sérieusement atteinte», en relevant ses «18 années d'impuissance pour faire appliquer ses propres résolutions» et sa mission au Sahara occidental (la Minurso) «comme étant la seule au monde qui ne se préoccupe pas de la situation des droits de l'homme». M. Taleb Omar a affirmé également que la solution du conflit sahraoui doit être basée sur des «principes solides de légalité qui tiennent compte de l'essence, de la nature du problème en soi. La question qui est posée ici est un problème de souveraineté, de décolonisation». Ainsi, il a qualifié d'«inadmissible» la proposition marocaine dite «d'autonomie», car elle vise à «vider l'autodétermination de son principe, et d'escamoter l'élément essentiel de souveraineté», a-t-il expliqué, en affirmant qu'elle «ne peut être la base pour une solution démocratique». Pour lui, la solution démocratique est la seule voie acceptable pour créer un climat de confiance, de coopération et de paix durable. Le responsable sahraoui a, par ailleurs, dénoncé certaines allégations, selon lesquelles l'occupation du Sahara occidental «est importante pour garantir la sécurité et la stabilité interne du Maroc», les qualifiant d'«affirmations erronées qui n'ont pas de sens».